CD/DVDChroniques

BAKER GURVITZ ARMY – Hearts on Fire

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Si « Baker Gurvitz Army » (1975) et « Elysian Encounter » (1975) sont deux albums réussis, ils ne rencontrent qu’un succès commercial honorable, aux États-Unis surtout où ils sont classés respectivement 140e et 165e au Billboard. Déçus malgré tout, Ginger Baker (Blues Incorporated, Graham Bond Organization, Cream, Blind Faith, Ginger Baker’s Airforce) et les frères Adrian et Paul Gurvitz (Gun, Three Man Army) retrouvent le chemin des studios pour ce qui restera leur dernier album. Au contraire de Mr. Snips toujours de la partie, Peter Lemer s’en est allé monter son propre trio avec Francis Moze et Laurie Allan, ex-Gong et Magma. On le retrouvera par la suite avec Mike Oldfield, Pierre Moerlen’s Gong et In Cahoots.

Au sein du trio de base, l’ambiance n’est plus au beau fixe. Malgré les tentatives d’apaisement de Paul Gurvitz, les relations entre son frère et Ginger Baker sont tendues. Le caractère volontiers belliqueux du batteur ressort une nouvelle fois et le guitariste s’avère peu disposé à courber l’échine. Un des reproches principaux, récurrent depuis toujours chez le batteur (Jack Bruce peut en témoigner), se situe dans le volume sonore produit par son partenaire. Cette tension s’exprime aussi sur le nouvel album où, pour la première fois, aucun titre n’est cosigné par les deux hommes. Le batteur lui-même ne signe qu’une composition. En fait, il cherche à monter un autre groupe avec l’appui du manager du groupe, propriétaire aussi de leur label, Mountain Records. Les circonstances régleront le problème. En mai 1976, le nouvel album est publié ; en juillet, le manager meurt dans un accident d’avion ; le 28 août, le groupe se produit pour la dernière fois en concert. Aucun terrain d’entente satisfaisant n’est trouvé avec les repreneurs.

Ces événements signalés, le nouvel opus ne bénéficiera d’aucune promotion sérieuse. S’il contient de très bons moments, il souffre aussi de sa diversité, de certains choix artistiques surprenants au vu du passé récent, d’une approche plus individuelle dans la composition à laquelle participe, pour la première fois, Mr. Snips, et d’une trop grande propension à utiliser cordes et synthétiseurs. Dans l’optique d’une poursuite des activités, ces divers éléments auraient fait de « Hearts of Fire » le parfait album de transition.

Parmi les meilleurs titres, il faut citer « Hearts on Fire », « Neon Lights » et « Flying In and Out of Stardom », tous carrés, percutants, agressifs à la guitare, pointus au chant, « Smile » et son rythme Disco, « My Mind Is Healing », digne de West, Bruce & Laing, et le splendide Blues langoureux « Thirsty for the Blues ».

Pauvre en guitare, riche en cordes et en piano, magnifiquement interprétée au chant, la ballade « Tracks of My Life » cadre moins dans l’ensemble. « Dancing the Night Away », un pur Disco, aurait pu cartonner dans les clubs à l’époque. Si les percussions impressionnent vraiment dans « Night People » et « Mystery », les guitares manquent de souffle.

À nouveau, le bonus enregistré en public constitue un plus indiscutable. Sans conteste, le quintette de 1975 n’a pas trouvé d’équivalent. En prime, la composition est bien tournée, idéale pour la scène. Les combinaisons vocales sont magistrales, la guitare bien musclée, les percussions stupéfiantes et les claviers présents juste comme il faut.

Bien que moins prioritaire que les deux autres, cette réédition ne dénotera jamais dans une discothèque qui se respecte. Dans tous les cas, Baker Gurvitz Army mérite d’être redécouvert, ne serait-ce que pour le talent de ses interprètes, la force de ses compositions et son style typique, très percussif, entre Blues-Rock et Hard-Rock.

Les titres (43’49) :

  1. Hearts on Fire (Baker)(2’33)
  2. Neon Lights (Parsons)(4’39)
  3. Smiling (P. Gurvitz)(3’13)
  4. Tracks of My Life (A. Gurvitz)(4’31)
  5. Flying In and Out of Stardom (A. Gurvitz)(2’20)
  6. Dancing the Night Away (A. Gurvitz)(3’25)
  7. My Mind Is Healing (A. Gurvitz)(3’53)
  8. Thirsty for the Blues (A. Gurvitz)(5’16)
  9. Night People (A. Gurvitz)(3’21)
  10. Mystery (Parsons)(4’08)
    +

  11. Wotever It Is (Live)(Baker/P. Gurvitz/A. Gurvitz)(6’30)(bonus)

Le groupe :

  • Ginger Baker : Batterie, Percussions & Voix ()
  • Adrian Gurvitz : Guitare & Chant
  • Paul Gurvitz : Basse & Chœurs
  • Steve « Mr. Snips » Parsons : Chant
    +

  • Ann O’Dell : Orgue Hammond (3, 7) & Piano (4, 8)
  • Ken Freeman : String Synthesizer (2, 5, 6)
  • Brian Chatton : Clavinet (3) & Mini Moog (3)
  • The Martyn Ford Orchestra : Cordes (4)
  • Madeline Bell : Chœurs (4)
  • Irene Chanter : Chœurs (4)
  • Kay Garner : Chœurs (4)
  • Peter Lemer : Claviers (11)

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2249
Sortie: 2011/02/28 (réédition, original 1976)

Laisser un commentaire

Music In Belgium