SEASICK STEVE – You Can’t Teach An Old Dog New Tricks
Seasick Steve est surnommé The Dog Hisself. Ceci n’est pas innocent. Il se compare un peu au vieux chien, un croisé labrador-collie, de la pochette, recueilli sur une autoroute près de Swansea en Galles du Sud. Lui aussi est un vieux chien auquel on n’apprend pas de vieux trucs… Pour ce nouvel opus, qui succède à « Man From Another Time« sorti en 2009, The Dog Hisself s’est assuré les services de John Paul Jones, le bassiste de Led Zep lui-même. C’est un peu par hasard que Seasick Steve rencontre le luthier de Jones et lui fait part de son admiration pour lui. Ce dernier appelle l’ex-Zep et lui fait part de sa conversation avec Seasick Steve. Ni une ni deux, John Paul Jones, qui avait vu l’artiste en concert quelques années plus tôt, l’appelle et lui dit qu’il est intéressé à participer à un de ses albums. L’affaire est rapidement conclue.
Mais ce n’est pas John Paul Jones qui produit l’opus. Le job est assuré par The Dog Hisself avec Henry James Wold, un de ses fils sans doute vu que le vrai nom de Seasick est Steve Wold. Notre guitariste est un spécialiste du traficotage des guitares. Il n’hésite à leur soutirer quelques cordes s’il ne les juge pas nécessaires. On les découvre dans le livret respectivement accolées aux titres où elles sont utilisées. Cette visite du musée Wold est des plus instructives. Et elle est réalisé par un de ses fils : Didrik L. Wold.
Toutes ces guitares donnent un son inimitable aux douze morceaux qui composent l’opus. On y découvre le côté intime et dépouillé de « Treasures ». On se croirait à ses côtés. Le morceau titulaire accueille John Paul Jones à la basse. Ça groove à mort avec un peu de Rory Gallagher dans le jeu de guitare. « Burnin’ Up » nous ramène aux roots, au Blues des champs de coton. Le chant a quelque chose d’incantatoire. « I Don’t Know Why She Love Me But She Do » est une ode à la guitare qui fleure bon le Gallagher.
Seul avec sa guitare pour « Have Mercy On The Lonely », il joue des percussions à l’aide de sa caisse, tel un vieux Bluesman. Coécrite avec Paul Martin Wold (encore un autre Wold, cette fois son plus jeune fils), « Whiskey Ballad » est acoustique dans un style Johnny Cash. Pour « Back In The Doghouse », Jones revient à la basse. L’ambiance Rory Gallagher est présente avec une guitare plaintive jouée au bottleneck. Quant au banjo, il donne une ambiance Country Blues à « Underneath A Blue And Cloudless Sky ».
Seasick Steve sort alors sa Trance Wonder pour mieux nous transcender sur « What A Way To Go ». Il est seul et son chant est incantatoire. Avec du Rory Gallagher dans le veines, il nous propose une « Party », une fête entre potes. « Days Gone » a sans doute un peu de John Lee Hooker ou de Screaming Jay Hawkins. Et puis, il termine par une ballade folk mélancolique façon Cash avec Jones à la mandoline.
Ce nouveau Seasick Steve est un album idéal pour ceux qui veulent retrouver l’âme du Blues sudiste. On y flaire même l’odeur des champs de coton. À déguster sans modération !
Pays: US/NO
Play It Again Sam PIASR 515 CDX
Sortie: 2011/05/30