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JONES, Booker T. – The road from Memphis

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Booker T. Jones, ce nom nous dit bien sûr quelque chose. N’aurait-il pas un lien avec le légendaire Booker T. & The M.G.’s ? Oui, bravo, vous gagnez un téléphone portable en carton et surtout vous vous voyez dans l’obligation de retirer votre chapeau et de planter vos genoux en terre en état de vénération totale devant le nouvel album d’un Monsieur qui affiche cinquante ans de carrière avec son fameux groupe des M.G.’s et aussi parallèlement en solo.

Booker T. Jones affiche aujourd’hui 66 printemps et voit son nom irrémédiablement lié à la formation soul blues Booker T. & The M.G.’s dont l’histoire a retenu le hit interplanétaire « Green onions » de 1962, prélude à une carrière entièrement dévouée au développement du son soul bien particulier de la région de Memphis. La soul de Memphis, c’est Booker T. & The M.G.’s, ce n’est pas compliqué à comprendre. Ce groupe a connu bien des vicissitudes dans sa longue existence, s’est séparé, s’est reformé, a commis une quinzaine d’albums mais a toujours été mené contre vents et marées par Booker T. Jones. N’oublions pas de citer également la présence du guitariste Steve Cropper, fabuleux six-cordiste ayant longtemps travaillé pour le label Stax (qui est à Memphis ce que le label Tamla Motown est à Detroit) et qui a notamment cosigné des chansons légendaires comme « Knock on wood » ou « In the midnight hour ».

Booker T. Jones a également réalisé quelques albums solos durant les années 70 et 80 et il a fait à nouveau parler de lui récemment avec « Potato hole », un excellent disque sorti en 2009. Le revoilà avec le non moins excellent « The road from Memphis », un ensemble de onze titres portant la marque de fabrique de Booker T., ce groove inimitable, ce son d’orgue Hammond reconnaissable entre mille. La production est nickel, le travail d’ingénieur de Gabriel Roth reconstitue le feeling sixties et seventies qui dégoulinait des chansons des Temptations et du funk de Detroit. Le premier titre « Walking papers » fixe tout de suite l’ambiance, avec son funk chaloupé directement extrait de la bande-son des meilleurs épisodes de Starsky et Hutch. Entre funk, soul et blues, le magicien Booker T. Jones fait des merveilles, surtout quand il invite une palette de musiciens prestigieux qui chantent sur quelques titres : Yim Yames de My Morning Jacket est sur « Progress », Matt Behringer de The National est sur « Representing Memphis » (en compagnie de Sharon Jones) et c’est l’immense Lou Reed qui conclut l’album avec « The Bronx ». Mis à part « Down in Memphis » où il chante, Booker T. fournit des titres instrumentaux qui trahissent immédiatement le savoir-faire énorme du maître.

Quand ceux qui ont inventé tout le truc de l’âge d’or reviennent, il n’y a plus qu’à se taire et écouter, en essayant au passage d’en prendre de la graine.

Pays: US
Anti- 7101-2
Sortie: 2011/05/09

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