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PAGAN’S MIND – Heavenly Ecstasy

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Mine de rien, quatre années se sont écoulées depuis qu’en 2007, Pagan’s Mind nous a gratifiés de son superbe « God’s Equation« . Et quatre ans, c’est un peu longuet lorsque l’on est accro au métal progressif de qualité ! Cependant, les Norvégiens ne se sont pas tourné les pouces au cours de ces années de disette discographique. Ils se sont d’ailleurs rappelés à notre bon souvenir à plusieurs occasions. C’est le cas en 2008, par exemple, lorsque la tournée promotionnelle de « God’s Equation » visite notre petit pays à deux reprises (en mars au Biebob de Vosselaar et en novembre au Hof Ter Lo d’Anvers). L’année suivante encore, lorsque le groupe s’envole pour les États-Unis afin d’y assurer une dizaine de prestations dont, notamment, celle du ‘Prog Power USA’ d’Atlanta. Un concert dont nous avons pu profiter par l’entremise du DVD « Live Equation ». Ce dernier, paru l’année même de son enregistrement sur Limb Music, fait d’ailleurs un peu office de cadeau d’adieux pour ce label allemand qui hébergeait Pagan’s Mind depuis « Celestial Entrance » (NDR : le second opus paru en 2002). Si les prestations de 2010 sont principalement concentrées en Norvège, Pagan’s Mind fait tout de même quelques exceptions : trois dates aux Pays-Bas et, comme vous vous en souvenez probablement, un retour très remarqué en nos contrées, dans le cadre de la première édition du PPM Fest de Mons.

« Heavenly Ecstasy » marque donc le retour en studio de Steinar Krokmo (basse), Stian Kristoffersen (batterie), Jørn Lofstad (guitares), Ronny Tegner (claviers) et Nils K. Rue (chant). C’est désormais le très puissant label SPV/Steamhammer qui est en charge de la carrière de Pagan’s Mind. « Heavenly Ecstasy », tout comme son prédécesseur, a été produit par le groupe lui-même et mixé par Stefan Glaumann au Toytown Studios de Stockholm. (NDR : Glaumann a aussi bossé sur les dernières plaques de Within Temptation, Rammstein, Deathstars ainsi que sur certains albums d’Europe, Evergrey, Samael, Def Leppard ou encore Apocalyptica.

Après une absence prolongée, rien de tel qu’une petite intro exotique pour rétablir le « Contact ». Celle-ci donne le départ à cinquante-cinq minutes d’explorations progressives power-métalliques payant un tribut non négligeable au métal traditionnel, au hard rock mélodique ainsi qu’au métal contemporain. Car c’est là que réside la force de Pagan’s Mind : parvenir, tout en restant relativement classique, à se créer un style personnel intégrant des influences qui, à première vue, ne sont pas toujours compatibles.

Ainsi trouve-t-il le moyen de passer, tout en restant fidèle au son qui lui est propre, du métal progressif Dream Theaterrien d’« Eyes On Fire » au hard rock mélodique d’« Intermession » ; (NDR : un titre au riff enjôleur que n’auraient peut-être pas reniés Europe ou TNT au début des eighties). Ou encore de proposer un « Into The Aftermath » dont le groove martial pourrait remuer le plus apathique des amateurs de néo-métal et de le faire suivre par un « Walk Away In Silence » aussi agréablement racoleur que les hits musclés qui squattaient la bande FM américaine il y a un quart de siècle.

Si, à titre personnel, il me fallait choisir quelques extraits de cette plaque extraordinaire, ce seraient, sans doute possible, les huit minutes épiques de « Revelation To The End ». Tout y est parfait : le riff d’ouverture Priestien, les parties de clavier majestueuses, les soli dégoulinant de technique et de feeling et surtout, les vocalises schizophrènes de Nils K. Rue. Le chanteur se montre ici au sommet de son art : intense et émouvant dans les parties claires ; incroyablement rageur lorsqu’il pose, à bon escient, quelques vocaux extrêmes du meilleur goût. Rue est l’un de ces chanteurs dont le timbre est immédiatement identifiable, une chose assez rare de nos jours et qui mérite de ce fait d’être soulignée. J’ajouterais encore à ma sélection personnelle, les cinq minutes d’agressivité contrôlée qui constituent la trame de « The Master’s Voice ». Ce titre, fort de guitares trashisantes, de lignes de basse farouches et de vocaux corrosifs est une véritable tuerie.

« Heavenly Ecstasy » est un véritable florilège de ce qui, de nos jours, se fait de mieux en matière de métal mélodique. Une collection de titres variés et accrocheurs, interprétés par une poignée d’instrumentistes de haut niveau. L’achat progressif du mois, assurément.

Pays: NO
SPV/Steamhammer SPV 309272 CD
Sortie: 2011/05/26

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