BOREALIS – Fall From Grace
2005, Orangeville, Ontario. Durant un court instant Borealis se voit devenir le Nightwish du Canada. Une chanteuse d’opéra, des musiciens talentueux ; cela aurait très bien pu le faire. Toutefois, les cinq instrumentistes du groupe se sentent un peu emprisonnés par les limites du style. Et, tout en s’attelant au processus de composition de leur premier opus, Sean Werlick (Claviers), Ken Fobert (Guitare), Sean Dowell (Batterie), Jamie Smith (Basse) et Matt Marinelli (Guitare) se débarrassent de leur vocaliste en jupons pour se mettre en quête d’un chanteur correspondant mieux à leurs ambitions power/prog métalliques. Malheureusement, la perle rare se fait attendre. Matt propose d’assurer l’intérim au micro. À la grande surprise de ses compagnons de route, le guitariste s’avère plus que doué pour l’exercice. Le job de frontman lui est donc assigné d’office. En 2008, Borealis autoproduit un premier essai qu’il intitule « World Of Silence ». Les critiques sont élogieuses et lui permettent de décrocher quelques premières parties prestigieuses. Il supporte notamment les prestations canadiennes de Kamelot, d’Epica et de Sonata Arctica. Cette notoriété naissante lui permet aussi de prendre part à l’édition 2010 du fameux Prog Power USA. Les répercussions d’une participation à un évènement de cette envergure ne se font pas attendre et le groupe décroche un double deal pour la publication internationale de son second opus. Hydrant Music/EMI le distribue au Japon tandis que Lion Music (distribué chez nous par Bertus) se charge de la promotion dans le reste du monde.
Enregistré à domicile par le producteur Jordan Valeriote, « Fall From Grace » bénéficie d’un mastering percutant concocté par Tomas Johansson des Panic Room Studios. Le Suédois est connu du public métal pour le travail accompli sur certains des albums de Scar Symmetry, de Warrior Soul, de Watain ou encore de Torch Bearer.
Les débuts symphonico-opératiques du groupe sont définitivement révolus. Borealis pratique, comme il le faisait déjà sur son premier album, un power métal ultra-mélodique, mâtiné d’une forte dose de progressif.
« Finest Hour » ouvre la plaque en empruntant sa puissance au trash métal. L’agressivité, cependant, est largement contenue par d’envahissantes nappes de claviers. Si quelques grunts extrêmes se font parfois entendre, ils demeurent cependant en arrière-plan et ne passent jamais au dessus du chant clair de Matt Marinelli. Le timbre de ce dernier fait immédiatement penser à Tom Englund, le charismatique leader d’Evergrey. Un peu trop peut-être, et on a parfois un peu l’impression, à l’écoute de « Fall From Grace », de découvrir de nouveaux titres de l’excellent combo métal progressif suédois. Ceci n’enlève évidemment rien à la qualité des neuf titres qui composent cet opus. Nous retrouvons ici le meilleur des deux mondes, entre métal progressif et power métal. De jolies mélodies sont couplées à de puissants riffs de six-cordes ; des passages telluriques sont tempérés par des moments d’accalmie ; un chant sombre et rugueux se fait charmeur et envoûtant.
Borealis publie, avec « Fall From Grace », un album plus que plaisant à écouter. Une plaque superbe que vous apprécierez surtout si vous aimez Evergrey, Dream Theater, Stratovarius, Symphony X ou Firewind.
Pays: CA
Lion Music LMC 301
Sortie: 2011/05/23