TINKICKER – The Playground At The Edge Of The Abyss
Trois ans après l’opéra rock « Soliloquy of a Transparent Boy« , Tinkicker réapparaît sur nos platines avec un nouvel opus conceptuel intitulé « The Playground At The Edge Of The Abyss ». Ce quatuor danois, basé à Copenhague dépeint sa musique comme du ‘Pink Sabbath’. Une appellation qui, vous l’aurez compris, fait référence aux deux formations constituant ses sources d’inspiration principales : Pink Floyd et Black Sabbath.
Combiner le heavy dantesque de d’Iommi, Osbourne & Co et le rock progressif / psychédélique des Barrett, Gilmour et autres Waters à un concept digne du « Tommy » des Who ; telle semble être, à première vue, l’intention de Tinkicker. Et l’idée aurait pu être excellente si les compositions du groupe avaient été un peu plus captivantes. Malheureusement, Tinkicker ne semble pas avoir les moyens de ses ambitions et son « The Playground At The Edge Of The Abyss » se révèle souvent un brin ennuyeux.
Le concept relate les histoires véridiques d’enfants ‘à problèmes’ ayant vécu dans la région de Copenhague au cours des seventies et des eighties. Cette idée, qui après tout en vaut bien une autre, permet au groupe d’évoquer certains sujets graves tels que la prostitution, le suicide, les abus sexuels, la drogue ou tout simplement les difficultés inhérentes à la vie des classes laborieuses.
Si lors de la précédente réalisation de la formation, c’était surtout le côté ‘Sabbath’ du groupe qui ressortait des compositions, c’est désormais le côté ‘Pink’ qui semble avoir pris le dessus. Et, entre les ballades psychédéliques et les compos mid-tempo, mi-heavy/mi-progressives, il serait peut-être plus sensé d’évoquer l’affiliation de Tinkicker avec le classic heavy prog d’un Uriah Heep, par exemple, que son lien musical presque imaginaire avec le heavy doom du grand ‘Sabbat Noir’.
Comme c’était déjà le cas pour l’album précédent, la qualité de la production sonore, signée par les maîtres à penser du quatuor, Klaus Herfort (batterie, percussion) et Soren Lindberg (guitare & basse), laisse un peu à désirer. Le son se veut probablement ‘vintage’ mais il apparaît tout au plus comme ‘daté’ et pas vraiment représentatif des normes actuelles.
En résumé, « The Playground At The Edge Of The Abyss » est bien loin d’égaler les « Tommy », « The Wall » et autres « Operation Mindcrime » dont il voudrait être l’alter ego. Tinkicker est peut-être passé à deux doigts de faire quelque chose de bien. Il est malheureusement un peu à côté de la plaque. La prochaine fois peut-être, avec des compositions plus attachantes et une production à la hauteur.
Pays: DK
Mals MALS 370 / Musea
Sortie: 2011