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ALUNAH – Call Of Avernus

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Bonjour, je m’appelle Michel et je suis DOOMOHOLIQUE. Pardonnez-moi d’ajouter cette détresse intime à la liste, déjà longue, de vos tracas quotidiens mais, voyez-vous, je n’ai personne d’autre à qui me confier et je sais que vous, vous me comprenez. Je vous promets que j’essaie de décrocher. J’expérimente les musiques de substitution. Je m’enfile du speed, du trash, du power, du black, du gothique, du progressif, du death, du core (non, pas du core, faut pas déconner avec ces choses-là. C’est mortel, comme l’ennui, et je n’ai plus vingt ans !). Mais rien n’y fait ! Le son d’un riff plombé ou même quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin au pincement du doigt métallique du dieu Iommi sur les cordes d’un banjo distordu suffit à me faire craquer. Si vous y avez goûté, vous savez qu’il est impossible de résister au chant de la guitare pachydermique et à la transe rythmique du down tempo.

Comme tous les cartels, celui du doom n’a que peu (ou pas) de scrupules lorsqu’il s’agit de faire rechuter celui qui essaie de repousser au loin ses démons. Certains trafiquants n’hésitent pas à rendre leur camelote irrésistible en l’associant à une autre de nos pires addictions : les femmes ! Dans ces conditions, essayez donc de ne pas replonger ! En 2009, j’avais eu la faiblesse de craquer pour le doom hippie des Fuzz Manta et de leur envoûtante Lene Kjaer Hvillum. À la fin de l’année dernière, c’est la belle Jamie Nova, guerrière du doom sludge chez Witchburn qui provoque ma rechute. Vous connaissez probablement la suite : détox et résolutions de nouvelle année ; je suis so(m)bre depuis janvier. Enfin, j’étais sobre, jusqu’à ce qu’un dealer de riffs profite d’un moment d’inattention pour glisser « Call Of Avernus », la première pastille psychédélique des Anglais d’Alunah dans le tiroir tourbillonnant de ma machine à décibels.

Au diable la sobriété, la modération et la tempérance. Je me laisse à nouveau porter par les délices du trip doom psychédélique. Je surfe sur une mer de groove, porté par les vagues tourmentées de wah wha qui fu(zz)ent des six cordes de Dave Day. Mon esprit embrumé s’imprègne des incantations païennes de Sophie Willet, grande prêtresse occulte, fille spirituelle et pendant féminin du maléfique Ozzy Osbourne. Tout mon corps palpite sous les assauts rythmiques languissants de Gaz Imber et Jake Mason.

Alunah est basé dans les West Midlands, le berceau du doom, la région de Birmingham, celle-là même où est né Black Sabbath. Et le quatuor plombé distille sa propre mouture de métal hallucinogène. Une variété unique qui fusionne doom originel inspiré du Sabbath des seventies et stoner psychédélique des nineties. Sa recette, il a mis quatre ans à l’affiner, au contact d’autres revendeurs de rêves synthétiques comme Trouble, Witchcraft, Orange Goblin, Lord Vicar et Nebula. « Call Of Avernus » qui a été produit dans les laboratoires clandestins de Greg Chandler (NDR : qui a aussi bossé avec nos dealers nationaux de Serpentcult) ne laisse aucune chance au doomoholique repenti. Ses neuf titres plombés, occultes et infectieux génèrent une solide dépendance dont il est impossible de se défaire.

Je m’appelle Michel et je suis doomoholique. Tant pis. On est comme on est !

Pays: GB
Catacomb Records Comb006
Sortie: 2010/12/06

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