TURISAS – Stand Up And Fight
Turisas préfère assurément la qualité à la quantité. Plutôt que de balancer un album moyen tous les ans comme le font certains de ses concurrents directs, le sextet finlandais préfère prendre le temps de peaufiner ses productions discographiques. Et s’il a déjà fallu attendre trois ans entre la sortie du premier opus « Battle Metal » (2004) et celle de « The Varangian Way » (2007), ce ne sont pas moins de quatre années qui ont été nécessaires pour que le groupe mette enfin la touche finale à « Stand Up And Fight », sa nouvelle pièce d’orfèvrerie.
Mathias D.G. « Warlord » Nygård (vocaux, claviers) et Jussi Wickström (guitare) forment Turisas en 1997 dans la ville d’Hämeenlinna (NDR : bien connue des mélomanes pour être la ville natale du compositeur Jean Sibelius). Le groupe publie une première démo sous le nom de Köyliö avant d’opter, en 1999, pour le patronyme Turisas. (NDR : le Turisas ou Iku-Turso est une créature marine monstrueuse de la mythologie finlandaise qui est parfois considérée comme le dieu de la guerre). Un premier EP intitulé « Heart Of Turisas » est publié en 2001, mais ce n’est qu’avec la sortie de « Battle Metal » que Turisas révèle toute la mesure de son talent. Ce premier opus mélange folk, black mélodique, viking et power métal. Cette diversité permet à Turisas d’attirer l’attention d’une palette plutôt large d’amateurs de métal. « The Varangian Way », l’album suivant enfonce le clou en s’enrichissant d’orchestrations symphoniques. Turisas est devenu un groupe avec lequel il faut compter.
En 2011, continuer à qualifier la musique du sextet finlandais de folk métal épique semble un peu réducteur. L’intro de la plage d’ouverture (« The March Of The Varangian Guard »), aussi ‘cuivrée’ que la musique d’un peplum, ne laisse planer aucun doute : « Stand Up And Fight » est une superproduction ! Des orchestrations symphoniques flamboyantes, dignes des plus grandes B.O. du cinéma hollywoodien, prennent désormais le pas sur les arrangements folkloriques ‘slaves’ (accordéons et violons) qui caractérisaient les premiers opus du groupe. Musicalement, nous sommes parfois proches du ‘Hollywood Metal’ cher à Rhapsody Of Fire, à savoir un power métal symphonique enrichi d’envolées épiques. Mathias Nygård utilise de moins en moins les vocaux extrêmes. Son chant clair pourrait être comparé à celui d’un Fernando Ribeiro (Moonspell) qui aurait oublié d’être négatif. Il est soutenu par de sublimes chorales épiques (NDR : vous avez dit Therion ?).
Nul besoin de vous détailler l’album titre par titre. « Stand Up And Fight » est une succession de moments forts et d’émotions intenses. On retiendra, entre autres, le festif « Hunting Pirates » qui, côté ambiance, fait beaucoup penser au génial « Pirates » de l’album « The Cosmocinesy« des Français de Qantice, le très cinématographique « Venetoi Prasinoi » qui est une véritable chevauchée guerrière sur fond de cuivres et de métal speedé, et pour terminer le sublime « End Of An Empire » sur lequel les arrangements orchestraux et les chœurs épiques sont particulièrement réussis.
Le son, clair et puissant, doit probablement beaucoup au mixage impeccable de Jens Bogren (James Labrie, Opeth, Symphony X, Katatonia).
Vous avez envie de grands espaces, d’aventures extraordinaires et d’épopées guerrières et vous ne vous sentez pas capables d’attendre la sortie du ‘Bilbo The Hobbit’ de Peter Jackson en 2012 ? « Stand Up And Fight » pourra à coup sûr vous aider à patienter !
Pays: FI
Century Media
Sortie: 2010/02/28