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MELISSMELL – Ecoute s’il pleut

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Si Mélanie Coulet alias Melissmell avait été originaire de la région liégeoise, elle aurait sans doute baptisé son premier album Hoûte-s’i-ploût. Mais comme ce dynamique petit bout de femme désormais fixé à Strasbourg n’a sans doute jamais entendu parler de la fameuse expression qui désigne un lieu imaginaire (quoi que bien réel, pour ceux qui suivent), elle s’est contentée de sa version française, « Ecoute s’il pleut ». Pourtant, des endroits, elle en a traversé, depuis l’Ardèche où elle a grandi, jusqu’à Paris en passant par Lille, notamment. Des déplacements qui s’apparentaient à tout sauf à du tourisme. Elle a, en effet, pas mal galéré avant de réussir à sortir son premier disque. La manche, les squats, les plans foireux, elle connaît et son mérite n’en est que plus grand.

En tout cas, cette expérience a forgé son caractère et nourri son esprit contestataire, comme le démontre « Aux armes », la plage d’ouverture, sorte de clin d’œil à « La Marseillaise » et à « L’Internationale » à la fois, tout en restant très personnelle. Parallèlement, sa voix rauque juste ce qu’il faut amène une sensibilité qui culmine avec les très beaux arrangements d’un quatuor à cordes. Ceux-ci illuminent « Je me souviens », « Ecoute s’il pleut » ainsi que le très poétique « Viens ». Cela dit, lorsque l’on y greffe en plus des guitares et un environnement rock ‘n’ roll, on est à la limite de retrouver un Bertrand Cantat au féminin (« Sobre la muerte », « Le silence de l’agneau »), une comparaison qui va comme un gant à Melissmell.

Cette dernière a encore plusieurs autres tours dans son sac. Appréciez notamment les jonglages subtils de la langue française sur un titre comme « Le mouton » ou ce « Plutôt rêver » que l’on dirait sorti tout droit de la plume de Léo Ferré. Et ce qui ne gâche rien, c’est qu’elle pourrait même se payer un tube radio avec « Les enfants de la crise », qui bénéficie de la participation de Seb Martel, le guitariste (entre autres) de M. Toutefois, le climax est atteint avec le magnifique « L’éveil », la plage qui clôture l’album. Cette composition pour le moins prenante risque de faire chavirer les âmes, même les moins sensibles. Avec « Ecoute s’il pleut », Melissmell se positionne d’emblée comme un auteur et une interprète de la trempe de ceux qui n’ont pas froid aux yeux, mais avec une délicatesse qui n’appartient qu’à la gent féminine.

Pays: FR
Discograph
Sortie: 2011/01/17

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