FOCUS INDULGENS – The Past
Tout comme le sol de notre Mère la Terre, le milieu underground doom métal recèle quelques pépites dont la valeur est inestimable. Il peut parfois s’avérer nécessaire de creuser profondément afin d’en découvrir une. Heureusement, la grande toile, et plus particulièrement ‘Myspace’, sont d’excellents outils de prospection. Sans eux, nous n’aurions peut-être pas pu faire la connaissance de Focus Indulgens.
‘Faire la connaissance’, c’est peut-être un grand mot, car, si la toile est généreuse en matière de bonnes surprises, elle peut parfois se faire avare au moment de fournir des informations précises. En fouillant un peu, il est toutefois possible de découvrir que Focus Indulgens est basé en Italie et qu’il est composé de deux membres permanents : Carlo « Master » Castellani au chant, à la basse et aux claviers et Asmodeo à la batterie. Les parties de guitares figurant sur « The Past » ont été distillées par Federico Rocchi qui n’est pas repris dans la liste des membres du groupe. En fouillant encore un peu, on retrouve son nom dans le line-up d’un obscur combo métal toscan appelé Spartacus. Nous n’avons pas non plus d’informations précises quant à la date de formation du groupe. On sait toutefois qu’elle est antérieure à 1993 puisque c’est à cette époque que Focus Indulgens a sorti sa première démo « The Pestilence Of 1348 ». Les ‘doomers’ transalpins ont, semble-t-il, mis en boîte trois maquettes supplémentaires (« Under the Vaults » en 2005, « III » en 2008 et « The Fourth Cross » en 2009) avant de pouvoir mettre la touche finale à « The Past », qui est donc leur premier véritable album.
Classique au premier abord (NDR : on pense bien sûr à Black Sabbath ou à St Vitus), le doom métal de Focus Indulgens ne révèle ses secrets qu’au fil des écoutes. « Damnheil! », le pavé d’ouverture, est plus pesant que l’enclume de Vulcain. Le son de la guitare lead semble sortir tout droit de la Gibson SG de Tony Iommi. « Night, Sentence, Silence », pour suivre, provoque la première surprise de l’album : quelques minutes d’un doom ultra-heavy y sont enchaînées à un surprenant rock’n’roll endiablé. « The Idol at the Top of the Mountain », quant à lui, est un doom épique. Des chœurs guerriers se mêlent au chant du ‘Master’ transformant la musique du groupe en une version plombée de celle de Manilla Road. « Skull Full of Diamonds », dans la même veine, mélange métal épique guerrier et riffs éléphantesques. « Sacrifice at Satan’s Clifft » est un autre motif d’étonnement. Nous assistons ici au mariage maléfique du psychédélique et du pachydermique. Une ambiance de messe noire se muant, sous l’impulsion de la flûte d’Ingrid Sjöström, en une sarabande infernale aussi terrifiante que celle du classique « Come to the Sabbat « des étranges Anglais de Black Widow.
La dernière surprise, et elle est de taille, vient du choix de la reprise qui clôture l’opus. Plutôt surprenant, en effet, pour un groupe doom, que de s’attaquer au « Voodoo Child » de Jimi Hendrix. Comme l’on s’en doute, l’adaptation du classique signée par Focus Indulgens est un peu plus ‘heavy’ que l’originale. Et, comme l’on ne se refait pas, elle se termine par quelques accords du « War Pigs » de Black Sabbath.
La pochette, dont l’illustration colle vraiment à l’ambiance du contenu de la plaque, est la reproduction d’une peinture de l’artiste allemand Mathis ‘Grünewald’ Gothart-Nithart datée de 1515. Le tirage de « The Past » a été limité à 500 exemplaires pour la version CD et à 250 copies au format LP/vinyle. Nous remercions au passage le label Doomymood Records d’avoir eu la gentillesse de nous faire parvenir cette future pièce de collection.
Un disque à peine sorti et pourtant déjà culte.
Pays: IT
Doomymood Records DYD001CD
Sortie: 2010/11/21