ROAD TO CONSCIOUSNESS – Road To Consciousness
La Belgique tiendrait-elle, en la personne de Bernard Daubresse, son Arjen Lucassen ou son Tobias Sammet ? Possible. En tout cas, notre compatriote, à l’instar du Batave et du Germain précités, semble avoir de sérieuses aptitudes à conjuguer des talents venus d’horizons différents sur un projet musical commun. Mais là s’arrête la comparaison. Car si le projet Road To Consciousness réunit, sur un album éponyme, neuf musiciens et pas moins de douze vocalistes, la musique qu’il propose n’a, à quelques détails près, pas grand-chose à voir avec le métal progressif d’Ayreon, ni avec le power métal symphonique d’Avantasia.
Bien que le projet compte autant de vocalistes masculins que féminins, « Road To Consciousness » est ce que nous serions tentés d’appeler un ‘opéra métal gothico-symphonique à chanteuses’ puisque ces demoiselles semblent se tailler la part du lion. Destiné au départ à être une entreprise entièrement ‘belgo-belge’, le projet s’est un peu internationalisé avec, notamment, l’incorporation de Yves Huts (Epica) pour les arrangements orchestraux et de Ville Laaksonen (NDR : qui a travaillé sur l’album « Wishmaster » de Nightwish) au chant et aux arrangements vocaux.
Définitivement ancrées sur une base métallique, les compositions de Bernard Daubresse sont cependant assez accessibles pour pouvoir être diffusées sur les ondes radiophoniques sans que cela ne choque la majorité bien-pensante. Si l’on est souvent proches de Within Temptation, d’Evanescence ou de Lacuna Coil, la musique proposée sur « Road To Consciousness » recèle d’innombrables variations de tempo et de changements de style et l’on peut parfois y reconnaître des influences aussi diverses que celle d’Epica dans les parties orchestrales de « Jennifer », des Sisters Of Mercy sur le très ‘goth rock’ « The Wait », de Meshuggah sur « The Limbo », le seul titre vraiment ‘extrême’ de l’album et malgré tout un peu d’Ayreon dans les mélodies vocales de « I Am God ».
Il faudrait probablement remercier Road To Consciousness de nous avoir fait découvrir six de nos plus superbes voix féminines nationales. Notre préférence personnelle ira à Marja Supponen (Rhinestone Lives), à Kristell Lowagie (ex-Skeptical Minds, Valkyre, Joliet) ainsi qu’à Laura Crowet (ex-Before Silence). Kristell Lowagie semble capable de rivaliser avec la plupart des chanteuses métal gothique/lyrique du marché. Sur « Starchild », le grain de Marja Supponen ressemble un peu à celui de Dolores O’Riordan des Cranberries ou à celui de la chanteuse gothique française Eilera. Le chant mélancolique de Laura, sur le superbe « Even A Rose », rappelle quant à lui Stefanie Duchêne, l’ex-vocaliste du combo gothique allemand Flowing Tears.
Outre les vocalistes, Daubresse a su s’entourer de musiciens talentueux et notamment des six-cordistes Valery Granson (15 Reasons), Nico Claus (Scarin Myself) et Eric Renwart (Pixelrace) qui délivrent quelques superbes parties lead et qui excellent sur le long passage instrumental du titre final « Consciousness ».
Au talent des vocalistes, des instrumentistes et des arrangeurs, ajoutons, pour terminer, celui du compositeur. Essayez de passer à autre chose après avoir écouté ces mélodies superbes et ces refrains entêtants ! Pas facile hein ?
Musiciens :
- Bernard Daubresse – composition, guitare, basse, claviers, production
- Yves Huts (Epica) – arrangements orchestraux
- Manu De Ros (The Temple) – basse
- Kris De Bie (Patriarch) – batterie
- Valery Granson (15 Reasons) – guitare solo
- Eric Renwart (Pixelrace) – guitare solo
- Nico Claus (Scarin Myself) – guitare solo
- Christoph Jaeger (The Gutt Busters) – arpèges
- Olivier Van Houte (The Temple, The Moonshine Playboys) – orgue Hammond
- Kristell Lowagie (ex Skeptical Minds, Valkyre ; Joliet) – chant
- Marja Supponen (Rhinestone Lives) – chant
- Jamie-Lee Smit (Azylya) – chant
- Justine Daaé (Ellyose) – chant
- Lauryn Gaet (ex Aedden) – chant
- Laura Crowet (ex Before Silence) – chant
- Dr Benja (Taboo for Tatoo, Captain Oats) – chant
- Pascal ‘Wan’ Vanhoren (La Poupée Sanglante) – chant
- Serge Vandepoel (Crime 7) – chant
- Leny Andrieux (Scarin Myself) – chant
- Krys Denhez (Jarell) – chant
- Ville Laaksonen – chant et arrangements
Pays: BE
Fakto Records FRB10017
Sortie: 2011/01/15
Tout bon!!!