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DOOBIE BROTHERS (The) – World Gone Crazy

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Les Doobie Brothers existent maintenant depuis quarante ans. Entre 1970 et 1981, ils auront vécu la folie habituelle des groupes de Rock à succès, alternant enregistrements et tournées sans fin.

Né à l’initiative de Tom Johnston à San José en Californie, le quatuor de départ comprend aussi Patrick Simmons, seul membre présent à toutes les époques. Le batteur John Hartman et le bassiste Dave Shogren, remplacé en 1972 par Tiran Porter, complètent l’effectif. Au fil du temps, autour de ceux-là, le groupe s’étoffera. Deux batteurs officient dès 1972, trois guitaristes dès 1974, des cuivres et divers claviéristes par la suite. Les invités deviendront vite nombreux. À partir du second album, « Toulouse Street » (1972), le groupe ne quitte plus les charts américains. « The Captain and Me » (1973), « What Were Once Vices Are Now Habits » (1974) et « Stampede » (1975) triomphent. Chaque album contient plusieurs titres qui serviront de chevaux de bataille en concert durant toute leur carrière : « Listen to the Music », « Jesus Is Just Alright », « Long Train Runnin’ », « Black Water », « Sweet Maxine », … À cette époque, Johnson et Simmons se partagent la plupart des compositions.

Jusqu’en 1975, le groupe développe un Rock Californien énergique, fluide et mélodique, truffé de Country, de Folk et de Rhythm & Blues. Jusque là, son succès en constante progression peut s’expliquer par la voix particulière de Tom Johnston, les harmonies vocales, les guitares omniprésentes, l’impressionnante assise rythmique, le niveau des compositions et leur évidence, et le travail du producteur Ted Templeman.

Lors d’une vaste tournée en 1975, le chanteur et claviériste Michael MacDonald est appelé au pied levé pour remplacer Tom Johnston hospitalisé d’urgence. Il prend rapidement la direction du groupe. Il l’assagit, l’arrondit, en modifie le caractère. Il apporte aussi ses talents de compositeur et d’instrumentiste, sa voix chaleureuse, son style Funky-Jazz sophistiqué et plus Pop. Les claviers peu présents jusque-là prennent une importance nouvelle. Le succès ne se dément pas. « Takin’ It to the Streets » (1976), « Minute by Minute » (1978) et « One Step Closer » (1980) cartonnent. La lassitude et les départs successifs amènent la séparation en 1981.

À partir de 1987, la machine se remet périodiquement en mouvement. Quelques tournées et quelques enregistrements maintiennent l’intérêt d’un public qui répond toujours présent. Il est vrai que le nom du groupe n’est jamais galvaudé, la présence de plusieurs anciens membres étant toujours assurée. Membres fondateurs, Tom Johnston et Pat Simmons y participent systématiquement ; Michael Hossack (engagé en 1972 comme second batteur, il les avait quittés en 1974) et John McFee (engagé en 1979 en remplacement de Jeff « Shunk » Baxter), quasi-systématiquement.

Sur les vingt-trois dernières années, les Doobie Brothers n’ont publié que quatre albums en studio. De l’aveu même de son leader, « World Gone Crazy » a accouché dans la douleur, dix ans après « Sibling Rivalry ». En tout cas, le résultat est plus que satisfaisant. Avec l’aide d’une pléthore d’invités, amis et spécialistes de haut vol, le quatuor prolonge en fait la ligne de « Stampede », limitant sans la nier l’influence de la période McDonald, présent comme invité sur un titre.

Comme mise en route, « A Brighter Day » n’éblouit pas. La composition manque de souffle. Elle permet simplement de constater que Johnston n’a rien perdu de sa voix. Un cran au-dessus, mieux balancé, « World Gone Crazy » est construit sur le même moule. Le piano y est plus utilisé que les guitares.

Apparu sur le premier album du groupe, « The Doobie Brothers » (1971), « Nobody » n’a jamais été absent dans l’histoire du groupe, tant en scène que sur différentes compilations. Cette version remaniée confirme simplement la valeur d’un titre qui est à positionner parmi les meilleurs du groupe. Sur le DVD, il sert de prétexte pour revoir le groupe à travers le temps.

Dans « Château », un Rock énergique, les guitares travaillent beaucoup, et particulièrement la slide de John McFee. Accrocheur, « Young Man’s Game » est un Rock & Roll sans prétention où guitares et piano sont à l’honneur.

« Far Home Way », « Don’t Say Goodbye », avec Michael McDonald, « I Know We Won », avec le vétéran de la Country Pop Willie Nelson, et « Little Prayer » plairont aux amateurs de ballades bien tournées. Le chant est toujours fin et subtil, avec de belles harmonies vocales. John McFee montre tout son potentiel de multi-instrumentiste. Le violon et les guitares acoustiques sont beaucoup utilisés. L’échange harmonica et violon est sublime sur le second titre cité.

Acoustique, bien rythmé, glissant volontiers, garni de courts solos, « My Baby » ne peut que plaire. Un brin plus électrique, « Law Dogs » est du même tonneau. Tom Johnston est magistral au chant.

Avec son atmosphère et ses rythmes latins, « Old Juarez » rappelle Santana. Karl Perazzo fait d’ailleurs partie de ses percussionnistes depuis de longues années.

Plus produit, plus enrobé, avec de nombreux cuivres, « New York Dream » évoque plutôt la seconde époque du groupe. Une toute bonne plage !

En conclusion, les Doobie Brothers retrouvent la forme de leurs belles années. Pat Simmons apparaît très inspiré, mieux qu’il ne le fût parfois à la grande époque. Chaque titre reflète la personnalité de son compositeur. L’équilibre est idéal. Une autre force de cet ensemble se situe dans l’impressionnant talent d’instrumentiste de John McFee. La seule petite déception réside dans le DVD retraçant l’épopée du groupe : elle apparaît trop courte, trop hachée, restrictive, et volontiers complaisante dans les interviews.

Les titres (CD)(55’05) :

  1. « A Brighter Day » (Johnston)(3’54)
  2. « Château » (Simmons/Templeman)(4’18)
  3. « Nobody » (Johnston)(4’36)
  4. « World Gone Crazy » (Johnston)(5’11)
  5. « Far from Home » (Simmons/Templeman/Heinz)(3’46)
  6. « Young Man’s Game » (Johnston)(5’33)
  7. « Don’t Say Goodbye » (Simmons/Templeman)(4’53)
  8. « My Baby » (Johnston)(4’03)
  9. « Old Juarez » (Johnston)(3’47)
  10. « I Know We Won » (Simmons/Nelson)(4’05)
  11. « Law Dogs » (Johnston)(3’21)
  12. « Little Prayer » (Simmons)(2’58)(*)
  13. « New York Dream » (Johnston)(4’40)

Les interprètes :

  • Tom Johnston : Guitares & Chant
  • Pat Simmons : Guitares & Chant
  • John McFee : Guitares, Violon, Mandoline, Banjo & Cœur
  • Michael Hossack : Batterie & Percussions
    +

  • Bob Glaub : Basse
  • James « Hutch » Hutchinson : Basse (10)
  • Gregg Bissonette : Batterie (4, 6)
  • Joe Waronker : Batterie (8)
  • Karl Perazzo : Percussions (1, 6, 9, 13)
  • Ted Templeman : Tambourin (2)
  • Ross Hogarth : Guitare (1), Batterie & Percussion (10)
  • Guy Allison : Piano & Claviers (1, 2, 3, 8, 9, 10, 12)
  • Bill Payne : Piano & Orgue (1, 2, 4, 6, 8, 11, 13)
  • Kim Bullard : Piano & Claviers (5, 7, 9)
  • Tim Pierce : Guitare (1)
  • Mark Russo : Cuivres (4, 13)
  • Mic Gillette : Cuivres (4, 13)
  • Cameron Stone : Violoncelle (5)
  • Dorian Holley : Chant (1, 8, 13)
  • Nayanna Holley : Chant (1, 13)
  • Darryl Phinnessee : Chant (1, 8)
  • Siedah Garrett : Chant (1)
  • Tim James : Chant (9)
  • Michael McDonald : Chant (7)
  • Willie Nelson : Chant (10)
  • Amy Holland-McDonald : Chant (10)
  • Gail Swanson : Chant (10)
  • Norton Buffalo : Harmonica (7)

Les titres (DVD) :

  1. « Doobie Brothers Documentary »
  2. « Nobody »
    Pays: US
    Eagle Records EAGCD431
    Sortie: 2010/10/04

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