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KINGS OF LEON – Come Around Sundown

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En l’espace de quelques années, les Kings Of Leon sont devenus un des groupes les plus célèbres et les plus bankables du monde musical. Pourtant, rien ne les prédisposait à un tel succès. Leur rock sudiste des débuts, crasseux et baba cool (à l’image de leur pilosité faciale abondante de l’époque) avait fait d’eux un groupe parmi tant d’autres arrivé au moment du revival guitares du début des années 2000. En 2007, l’excellent « Because Of The Times«  leur avait donné une certaine crédibilité au vu de la direction mature qu’ils avaient apportée à leurs compositions. Mais il leur manquait encore un hit single pour jouer dans la cour des grands. « Sex On Fire » sera celui-là l’année suivante, décrochant un N°1 anglais tout en devenant au passage un des morceaux les plus downloadés de l’histoire (récente) du téléchargement légal. Dans le même temps, l’album « Only By The Night«  se vendait par containers entiers et les clubs des débuts (remember l’AB Box en 2003) ont désormais fait place à des salles majeures, quand ce ne sont pas des stades.

Il va sans dire que « Come Around Sundown », le cinquième album du quatuor de Nashville était attendu de pied ferme, même si, avouons-le, ils avaient été un peu trop présents ces dernières années (trois Werchter d’affilée entre 2007 et 2009) et que leur attitude laisse parfois à désirer (épinglons le pathétique épisode du pigeon qui se soulage sur le bassiste pendant un concert menant à l’arrêt de celui-ci). Mais bon, concentrons-nous avant tout sur le contenu de cette nouvelle plaque en rappelant qu’ils se sont fait une spécialité d’entamer leurs albums par des morceaux d’anthologie (rappelez-vous « Knocked Up » sur « Because Of The Times » et « Closer » sur « Only By The Night »). Autant dire que « The End » est d’emblée soumis à rude concurrence mais, pas de souci, il tient la distance grâce à une basse judicieusement dosée et une voix qui convient merveilleusement à un tempo cool.

Suit le single « Radioactive » qui recèle de bonnes idées mais qui ne sont mises en avant que sporadiquement, raison sans doute pour laquelle il a à peine atteint le top 10 outre-Manche à sa sortie en préambule de l’album. Et on ne voit pas le plaintif « Pyro » réaliser un meilleur résultat, malgré une noirceur qui leur convient pas mal et qu’ils devraient peut-être explorer davantage. Ce qu’ils font d’ailleurs sur le très réussi « The Face » en y ajoutant de délicieux breaks, et sur « The Immortals » au refrain qui devrait faire un malheur en concert. Tant que l’on est à parler des meilleurs moments, pointons encore le country « Back Down South » qui renoue avec les influences de « Youth & Young Manhood », leur premier album de 2003 ainsi que le vintage « No Money », remuant à souhait.

C’est à peu près tout ce qu’il y a de consistant à se mettre sous l’oreille, le reste ressemblant de près ou de loin à des plages de remplissage sans grand intérêt : le 60’s et semi-réussi « Mary », le rock FM plat de « Beach Side », le pseudo funky groovant « Pony Up », le prévisible « Birthday »,… Ces titres pâtissent de la voix de Caleb Followill qui, lorsque le reste ne suit pas, finit pas taper sur le système. Tout ceci ne va certainement pas empêcher le grand public d’acheter « Come Around Sundown » en masse et de confirmer le statut de superstar des frères et du cousin Followill. Mais ceux qui avaient craqué sur « Molly’s Chambers » ou « Red Morning Light » risquent, une fois de plus, de déchanter en dénonçant la direction plus commerciale que jamais d’un groupe qui leur échappe sans doute définitivement…

Pays: US
RCA Records 88697649682
Sortie: 2010/10/18

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