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STEVENS, Sufjan – The age of Adz

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Nous connaissons et aimons Sufjan Stevens chez Music in Belgium. Après la bombe Illinoise, disque majeur des années 2000, sorti en 2005, où figure des titres qui resteront gravés dans nos têtes, nous avions chroniqué « The Avalanche«  sorti un an plus tard, composé de chutes, outtakes venant prolonger l’expérience Illinoise. Depuis peu, il semblait avoir laissé tombé son idée de faire un album pour les 51 États d’Amérique, et s’était laissé dans une oeuvre conceptuelle à la fois visuelle et sonore « The BQE », sorte de road opera un peu abscons mais pas totalement inintéressant sur une voie rapide traversant le Bronx à New York.

Depuis cet été, l’actualité musicale du bonhomme se précipite avec la sortie de « All Delighted people », un maxi de 8 titres inédits. « The Age of Adz » est donc son véritable nouvel album et, encore une fois, il s’agit là d’un album qui marque l’auditeur. Toutefois, il me semble un cran au dessous d’Illinois, pour l’instant. Pour l’instant, car les disques de Sufjan Stevens se bonifient avec le temps, les entrelacs de mélodies et de trouvailles musicales se dévoilent au gré des écoutes. Ainsi « Futile Devices », qui ouvre l’album, est un morceau pur jus de l’artiste, mais la voix sur « I walked » et « Now that I am older » est tellement trafiquée qu’on a l’impression d’entendre Bono chanter.

Un album que Sufjan Stevens qualifie lui-même de très instinctif et de très intime, influencé par l’oeuvre schizophrène de Royal Robertson, artiste qui signe la pochette. Coté instruments, piano, guitare et banjo sont mis de coté au profit d’un synthétiseur analogique trituré en expérimentant des sons superposés, des mélanges de cordes et cuivres classiques et de beats qui ne sont pas sans rappeler ceux qu’utilisaient Prince sur « 1999 » et « Purple Rain ». Cette influence peut s’entendre sur « I want to be well », seul vrai morceau fun et limite dansant de l’album. Il y a des perles bien sûr comme « Vesuvius » et ce morceau fleuve « Impossible Soul » qui s’étend sur plus de 20 minutes, magnifiquement torturé, où des samples de solos de guitare électrique et de vocoders font leur apparition.

Il faut se laisser porter par cette oeuvre au noir parfois effrayante et très éloignée des sentiers battus par la production musicale actuelle.

Pays: US
Asthmatic Kitty Records AKR077
Sortie: 2010/10/11

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