CD/DVDChroniques

JUICY LUCY – Lie back and enjoy it

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Juicy Lucy, issu de la décomposition avancée des mythiques Misunderstood américains installés en Grande-Bretagne, se fait remarquer avec un premier album « Juicy Lucy«  chez Vertigo en 1969 qui grimpe à la 4e place des charts anglais, du jamais vu pour un groupe complément inconnu. Dès l’année suivante, le personnel change avec le départ du chanteur Ray Owen (qui réalisera un très hendrixien album solo en 1971), celui du batteur Peter Dobson et celui du bassiste Neil Hubbard (futur Kokomo, futur Bryan Ferry, futur Alvin Lee et futur Robert Palmer, belle reconversion). Juicy Lucy recrute alors le batteur Rod Coombes, le guitariste Micky Moody (ex-Legend, ex-Tramline et surtout futur Whitesnake), le bassiste Keith Ellis et le chanteur Paul Williams (ex-Zoot Money & The Big Roll Band). Le groupe retrouve alors les charts en octobre 1970 avec son single « Oh pretty woman/I’m a thief » (n° 44) et son album « Lie back and enjoy it » (n° 53). Cet album est moins aventureux que le précédent, reposant plus sur les solides bases de la soul et du R ‘n’ B et illustrée par de nombreuses reprises. On trouve ainsi « Built for comfort » de Willie Dixon, « Hello L.A., bye bye Birmingham » (repris également par Blue Cheer, Nancy Sinatra et Ten Years After) ou « Willie the pimp » de Frank Zappa (superbe version déboulant sur un délire à la slide guitare). La voix caillouteuse de Paul Williams (dans une veine Captain Beefheart/Joe Cocker) colle à merveille à ces ambiances, qui sont aussi entretenues par de bonnes compositions originales (« Thinking of my life », « Pretty woman », « Whisky in my jar », le blues « That woman’s got something » digne de John Lee Hooker).

Le bassiste Keith Ellis part début 1971 pour rejoindre plus tard Spooky Tooth et Boxer, et est remplacé par Jim Leverton (ex-Fat Mattress, le groupe de Noel Redding après Jimi Hendrix). En même temps, Juicy Lucy signe chez Bronze Records et réalise son troisième LP « Get a whiff at this ». Les changements de personnel continuent avec les départs de Jim Leverton (plus tard dans Stealers Wheels et les Strawbs) et de Rod Coombes (qui ira travailler chez Hemlock avec Steve Ellis et Jim Capaldi), remplacés par Andy Pyle et Ron Berg (ex-Blodwyn Pig, un excellent groupe de heavy progressive jazzy mené par Mick Abrahams). Le claviériste Jean Roussel est également ajouté à la formation au moment où le dernier membre original Glenn Campbell s’en va avant la réalisation du dernier LP « Pieces » sur Polydor et du single « It ain’t easy/Promised land », qui seront les derniers enregistrements du groupe qui se sépare en 1972.

On retrouvera Paul Williams chez Tempest (avec Ollie Halsall, futur Boxer). Micky Moody formera SNAFU avant de trouver un emploi chez Whitesnake et de former le Young & Moody Band. Andy Pyle rejoindra un temps Savoy Brown avant de travailler pour les Kinks, Alvin Lee et Gary Moore. Juicy Lucy est un groupe intéressant avec, on le voit, de nombreuses connections avec des groupes de la grande époque du rock anglais.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2216
Sortie: 2010/08/31 (réédition, original 1970)

Laisser un commentaire

Music In Belgium