STONE SOUR – Audio secrecy
Lorsqu’on pense au chanteur Corey Taylor, on pense immédiatement à Slipknot, ensuite à son side-project Stone Sour. C’est oublier que Stone Sour existait bien avant Slipknot et que Corey Taylor a rejoint le noyau déjà existant de Slipknot, abandonnant momentanément son groupe Stone Sour. Tout commence en 1992 à Des Moines dans l’Iowa. Stone Sour est crée par Corey Taylor, Joel Ekman (batterie), James Root (guitare), Josh Rand (guitare) et Shawn Ekonomaki (basse).
Ce n’est qu’en 1995 que Corey Taylor et James Root rejoignent Slipknot, mettant leur groupe en veilleuse. La suite, on la connaît : Slipknot casse la baraque et on n’imagine même pas que Corey Taylor avait un autre groupe avant. Pourtant, le bon Corey reste fidèle à son premier projet et le réanime durant les heures de gloire de Slipknot aboutissant à la sortie du premier album éponyme de Stone Sour en 2002. Le groupe met toujours en lice les mêmes membres, à l’exception de Roy Mayorga (ex-Soulfly) qui a remplacé Joel Ekman à la batterie.
Corey Taylor alterne donc les périodes d’activité entre Slipknot et Stone Sour, agissant comme une sorte de Doctor Jekyll et Mister Hyde : brutal et violent chez Slipknot et plus mélodique chez Stone Sour. L’agenda chargé de Corey Taylor et de ses deux groupes aboutit à une sortie parcimonieuse des albums de Stone Sour. Après le premier album en 2002 sort le deuxième en 2006, « Come what(ever) may ». Comme pour Slipknot, le succès n’est pas absent pour Stone Sour, avec cet album qui se retrouve à la 4e place du Billboard américain en 2006, sans compter une première place pour le single « Through glass ».
On attendait donc avec impatience la prochaine livraison de Stone Sour, qui arrive quatre ans après, selon un rythme régulier. Voici donc « Audio secrecy », à nouveau produit pas Nick Raskulinecz (Foo Fighters, Alice In Chains, Deftones), qui avait également opéré sur « Come what(ever) may ». Dans cet album, les musiciens avouent avoir mis ce qu’ils avaient vraiment envie de faire, quel que soit le style. Il en résulte une grande variété d’ambiances, de rythmes et de puissance. De façon générale, cet album s’avère tout à fait excellent et séduit davantage à chaque écoute. Corey Taylor et ses hommes n’ont pas mégoté sur la dose d’émotion, d’intensité et d’imagination qui fait les bons disques. Que ce soit dans le registre lourd (« Mission statement », « Let’s be honest », « Unfinished », « Nylon 6/6 », « The bitter end ») ou plus mélodique (« Digital », le très beau « Say you’ll haunt me », « Dying »), les chansons de « Audio secrecy » révèlent toute leur subtilité, leur force et leur beauté.
Stone Sour est l’indispensable côté clair de Corey Taylor, qui cultive son côté sombre chez Slipknot. L’homme s’équilibre de cette façon, ce qui est un excellent remède pour durer. Espérons donc une longue carrière à la fois à Stone Sour et à Slipknot.
Pays: US
Roadrunner RR 7870-2
Sortie: 2010/09/06