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JIM JONES REVUE (The) – Burning your house down

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A tous ceux qui se demandent quel est le groupe contemporain qui tient désormais entre ses mains le vrai message du rock ‘n’ roll, à tous ceux qui ne jurent que par Motörhead, à tous ceux qui pensent qu’AC/DC est le plus grand de tous, à tous ceux qui ont voué leur vie aux Cramps, à ceux qui n’écoutent que des compilations garage punk sixties, à ceux qui défendent les Clash bec et ongles, à ceux qui n’ont plus jamais rien écouté depuis Bérurier Noir, je pose la question : et si les vrais survivants du grand cirque rock ‘n’ roll étaient Jim Jones Revue ?

Ces Londoniens ont débarqué dans notre univers en 2007, avec un premier album éponyme qui rendait fou. La recette est simple : capter l’héritage de Chuck Berry et surtout Little Richard pour régurgiter le tout à la sauce punk garage enflammée, avec une énergie et une rage qui feraient passer les Hives pour des premiers communiants anorexiques. Voilà qui va aider dans le grand débat « Le rock est-il mort ? » ou « Y’a-t-il encore de nouvelles idées pour sauver le rock ? ». La réponse est plus simple, elle est dans l’absence de scrupules à reprendre les vieilles recettes qui ont brisé tous les tabous sociaux et moraux des années 50, quand les jeunes gens s’éclataient au son du rock ‘n’ roll, issu d’une expression argotique américaine qui signifiait à l’époque baiser.

Ainsi, Jim Jones Revue revient aux fondamentaux, à l’énergie primale d’abord lancée par Little Richard (sans doute le plus vicelard de tous les pionniers du rock, la première tante avérée du show-business), Jerry Lee Lewis ou Eddie Cochran. Les combinaisons binaires qui cisaillent les tympans sur leur nouvel album ont été entendues mille fois mais, comme toujours, le secret du génie réside dans l’interprétation. Et ici, il faut dire que ça déménage à la vitesse du son. Jim Jones (pseudonyme tiré du célèbre gourou de secte qui s’est trucidé avec plusieurs centaines de ses disciples au Guyana en 1978) vient mettre le feu durant chaque seconde de cet album fou furieux qui exploite à nouveau le filon rock ‘n’ roll – garage – punkabilly qui a fait la gloire des Cramps, Stray Cats et plus tard Hives ou les injustement sous-estimés Dirtbombs.

Pour comprendre ce qu’était le rock ‘n’ roll et tout son lot d’interdits et de tabous, et surtout toute la violence qu’il représentait dans les années 50, il suffit de s’écouter « Burning your house down » à fond de train. La puissance et la virulence des guitares, le chant halluciné, le mitraillage de la batterie, les élucubrations pianistiques, le tout aidé par les techniques de production modernes, lancent une véritable tornade sur les tympans et vous collent au mur. Bien sûr, depuis, on a inventé le hard rock, le heavy métal et plein d’autres styles d’où sourdent toutes sortes de violences, mais la violence évoquée par Jim Jones Revue représente la violence et la provocation originelle, celle qui allait mettre le feu aux poudres dans cette Amérique bien pensante des années 50.

Cet album, comme toutes les productions de Jim Jones Revue, est à écouter d’urgence pour qui veut comprendre ce que le combat rock signifie vraiment.

Pays: GB
Pias Recordings PIASR805CDP
Sortie: 2010/09/06

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