SIN – Sin
Treize ans. C’est la durée qui sépare la formation du groupe norvégien Sin et la sortie de son premier album éponyme. C’est en effet en 1997 que Marius Drogsas Hagen et Tord Overland Knudsen, deux amis d’enfance originaires d’Elverum dans le centre du pays, démarrent leur projet. De tendance folk au départ, leur son va peu à peu évoluer et s’affiner, grâce à diverses influences glanées au fil du temps. Bien qu’il soit assez compliqué de les ranger dans une catégorie stricte, on parlera plutôt d’un mélange à la croisée des chemins entre pop, rock indépendant et électro.
C’est en tout cas ce qui se dégage du début de la plaque, constitué de trois plages parfaites. « The Postman », tout d’abord, qui installe graduellement une atmosphère légère au moyen de douces nappes de synthés et d’une voix androgyne, avant d’exploser et de prendre une tournure que ne renierait pas Phoenix (à l’exception du final au piano surprenant). « A Romantic Dinner For Three », ensuite, plus expérimental à la Yeasayer mais en tout aussi efficace. « It’s Up To You », enfin, single potentiel parfait à la mélodie catchy qui accroche l’oreille dès la première écoute.
Dans l’ensemble, les compositions renvoient à la pop intelligente et travaillée des Lightning Seeds, qui n’avaient pas leur pareil pour pondre des hits au milieu des années 90. À tel point que sur « Elverum » (en rapport avec leur ville natale) et « Too Much To Ignore », on jurerait entendre chanter Ian Broudie. Toutefois, ils ne le plagient pas comme le montre « Moaners », plus nerveux sans pour autant délaisser le format radiophonique ou « 2nd Thoughts (On The Horizon) ». Mais là où ils se montrent particulièrement convaincants, c’est quand le tempo se ralentit et qu’ils prennent une direction plus atmosphérique. On pense notamment à « Crystal Red » ou au particulièrement réussi « The Quiet Bust-Up », qui pourraient leur ouvrir d’autres portes. En revanche, rien ne sert de s’attarder sur le semi-instrumental « Hornparade », qui n’apporte pas grand-chose. Ne cherchez pas non plus le morceau caché, celui-ci se limite à quelques secondes de fous rires. Mis à part ces deux faiblesses toutes relatives, Sin a accouché d’un excellent premier album, qui devrait les placer sur la carte de la musique électronique norvégienne quelque part entre Röyksopp et Datarock.
Pays: NO
Eskimo Foe Records MOFOE1
Sortie: 2010/06/21