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OLSON, Mark – Many Colored Kite

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A près de cinquante ans, l’auteur-compositeur californien Mark Olson peut déjà se targuer d’avoir une riche carrière derrière lui. Au milieu des années 80, il fonde les Jayhawks (à ne pas confondre avec le groupe de doo-wop des années 50 qui signera le classique « Stranded In The Jungle » avant de se muter en The Vibrators) avec qui il enregistrera quatre albums avec un certain succès. Souhaitant revenir à un son plus dépouillé, c’est au sein de The (Original Harmony Ridge) Creekdippers qu’il passera les dix années suivantes, cultivant ses racines country, jusqu’à son divorce avec Victoria Williams, également membre du collectif. Depuis, c’est en solo qu’il se reconstruit et a publié en 2007 « The Salvation Blues« , un premier album que l’on peut assimiler à une auto-thérapie. C’est à cette époque qu’il reprend contact avec Gary Louris, un ancien compère des Jayhawks. Ces retrouvailles les conduiront à mettre en boîte « Ready For The Flood » en 2009.

Aujourd’hui, Mark Olson, plus que jamais respecté par ses pairs, propose « Many Colored Kite », un deuxième album solo enregistré sur une période d’un mois à Portland (Oregon) avec l’aide du producteur Beau Raymond (qui a notamment travaillé avec Devendra Banhart et Little Joy). Un album qui débute sur une note optimiste avec « Little Bird Of Freedom », composition légère qui nous rassure quant à l’état de son cœur blessé. Mais ce n’est qu’une éclaircie dans la grisaille affective qui le mine depuis quelques temps maintenant. En effet, le mélancolique « Morning Dove », interprété seul à la guitare acoustique à la manière de Bob Dylan, nous prouve le contraire. Au même titre d’ailleurs que le plaintif « Bluebell Song » ou que « Beehive », sublime mélange entre la voix du chanteur, sa guitare et un violon bourré d’émotion.

C’est justement lorsque les instruments classiques sont mis en avant que l’on obtient les plus belles plages de la plaque, car elles montrent la sensibilité d’un homme au cœur meurtri. On s’extasiera donc sur « Your Life Beside Us » mais surtout sur « Kingsnake », où un piano vient se joindre aux cordes pour encore plus d’amertume. Dans le même ordre d’idée, pointons encore « No Time To Live Without Her » (qui fait très Neil Young). Cela dit, certains titres empêchent l’auditeur d’être contaminé par la détresse de l’artiste. On pense notamment à « Scholastica », genre de classic rock inspiré du début des 70’s ou encore à « Wind And Rain », composition country moderne avec un spoken word redoutable d’efficacité. Cela dit, à l’écoute de « Many Colored Kite », bien malin celui qui pourra prédire combien de temps encore durera le deuil affectif de Mark Olson. Mais ne dit-on pas que c’est dans ce genre d’état que sont écrites les chansons les plus poignantes ?

Pays: US
Rykodisc RCD 11022A
Sortie: 2010/07/27

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