ARGOS – Circles

Groupe allemand composé de deux membres d’un autre groupe germanique de progressif et classic rock Superdrama, Argos réalise avec « Circles » son deuxième album. Thomas Klarmann et Robert Gozon, officiant tous deux aux chant, guitares, claviers et basse et même à la flûte pour Klarmann, sont accompagnés du batteur Ulf Jacobs et du guitariste Rico Florzak, pour livrer ensemble un album de progressif seventies, qui prend des allures parfois pop.

Deux instrumentaux sur les onze titres, le premier en guise d’introduction, « Sammel Surium », assez entraînant, jouant son rôle de « produit d’appel » pour le reste de l’album, tandis que le second, « Progology », placé en fin d’album, ferme la boucle avec un rythme un peu plus posé, propice au paysage claviéristique et mélodique qu’il dégage. Le deuxième morceau, « Closed circle » poursuit avec une structure et un rythme atypiques, croisement improbable entre un lointain reggae et un jazz rock, rehaussé d’un solo de sax de belle tenue.

« A thousand years » continue sur plus de 8 minutes avec un chouette groove, des parties vocales très réussies, avant de terminer plus calmement comme aurait pu le faire le Stackridge de la grande époque, d’une manière tellement « british ». Le chant est particulièrement convainquant tout au long des neuf titres chantés, alternant les tons plus calmes et ceux plus volontaires, évitant toute agressivité autant qu’une quelconque mièvrerie. La flûte de Klarmann participe à cette fine mise en place instrumentale qui tient de l’orfèvrerie, principalement basée sur les claviers. « Sun and moon » joue sur les tons plus pop, ciselés de magistrale façon autour de rythmes subtils menés par la batterie et la basse sur fond de piano d’abord, d’orgues ensuite, et relevés par un chouette solo de guitare, un grand moment de « Circles », qui n’est pas sans rappeler ce que pouvait faire Supertramp à l’époque des « Crime of the century » et « Crisis? What crisis? ».

« Custody of the knave », superbe de simplicité et de symphonisme en filigrane, renoue en finesse avec Stackridge, « The gatekeeper » n’a rien d’extraordinaire, même si bien fait et légèrement réminiscent du « Lamb lies down on Broadway » de Gabriel et sa bande de l’époque. « Willow wind », petite perle pop avec vocaux légers et une mélodie aérienne devance « Total mess retail », plus free jazz et funk. En pièce de résistance, « Lost on the playground » s’étale lui aussi sur plus de 8 minutes et offre une mélodie sur laquelle plane l’ombre des Beatles et de Stackridge une fois encore pour certains passages instrumentaux.

Les trois compères allemands signent ici un album très « british », plein de charme tranquille mais sans paresse aucune, serein, avec de belles parties instrumentales, ciselées comme seuls peuvent le faire certains orfèvres musicaux, soutenues par de belles parties vocales et d’autres tout aussi splendides de flûte, sans oublier quelques soli bien sentis de guitare. Les amateurs des Beatles, de Stackridge, Supertramp, Genesis ou de Camel apprécieront « Circles » à sa juste valeur, celle d’un excellent album de rock progressif d’obédience seventies, générateur de sons analogiques propres à cette période, et pourtant éminemment rafraîchissant. « Circles » constitue un vrai plaisir, simple et subtil à la fois, très certainement insidieux.

Musiciens :

• Thomas Klarmann – basse, flûte, claviers, guitares, chant sur titres 4, 8 et 9
• Robert Gozon – chant, claviers, guitares
• Ulf Jacobs – batterie, percussions, Roland DM, choeurs
• Rico Florcak – guitare électrique
  Invités :

• Michael Hahn – guitare électrique
• Dieter Guntermann – sax soprano

Liste des morceaux :

1. Sammel Surium 2:49
2. Closed Circle 4:36
3. A Thousand Years 8:12
4. Lines on the Horizon 5:48
5. Sun and Moon 3:36
6. Custody Of The Knave 6:04
7. The Gatekeeper 7:51
8. Willow Wind 3:13
9. Total Mess Retail 3:47
10. Lost On The Playground 8:17
11. Progology 5:16

Pays: DE
Musea FGBG 4850
Sortie: 2010/03/15