SOULMAKER – Discordances
Décidément, le métal ‘made in France’ nous balade de bonnes surprises en bonnes surprises. Y a-t-il encore de mauvais groupes au pays du gros rouge et du camembert ? Probablement. Heureusement, ceux-là semblent avoir oublié de nous envoyer leurs albums.
La première mouture de Soulmaker date de 1999. Cependant, ce n’est qu’en 2007 que le groupe trouve sa véritable identité en intégrant une chanteuse, Marina Viotti. J’en imagine déjà quelques-uns qui prennent un air blasé et froncent les sourcils en soufflant : ‘pff encore un groupe métal à chanteuse’. Et bien non ! Pas ‘encore’ un groupe à chanteuse. Parce que, voyez-vous, Soulmaker n’a rien à voir avec Nightwish, Epica, Within Temptation ou The Gathering. Et, malgré tout le respect que je porte à ces quatre formations, il faut bien avouer que leurs nombreuses déclinaisons internationales m’agacent parfois un peu. À l’évidence, Marina n’a pas rejoint le groupe pour jouer les chanteuses d’opéra déguisée en robe d’Halloween et Soulmaker ne l’a pas choisie pour faire joli.
Pas de gothique ou de métal symphonique chez nos cinq ‘faiseurs d’âmes’, mais plutôt une mixture détonante entre le thrash moderne à la Suédoise et le néo/nu/core/métal machin-chose qu’aiment écouter les ados américains. Ceux qui me connaissent un peu savent qu’en principe la musique calquée sur ce qui plaît aux jeunes yankees me laisse indifférent. Pourtant, allez savoir pourquoi, je vais faire une exception pour Soulmaker.
Pour ma part, je suis scotché par la prestation de Marina. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. La donzelle n’est pas la seule attraction du groupe et, derrière elle, les autres assurent comme des bêtes. Les grosses guitares qui arrachent le papier peint du salon et la section rythmique qui décolle les appareils dentaires, ça le fait toujours même si on l’entend un peu partout. Par contre, le jeu caméléonesque des vocaux de mademoiselle Viotti fait toute la différence. Marina peut tout faire : chanter comme un ange et hurler comme un démon, faire pleurer, faire rire, faire peur, rien ne lui est impossible. Bien qu’elle utilise aussi bien l’anglais que le français pour ses lyriques, c’est dans sa langue maternelle que la belle excelle. De ses vocaux extrêmes à la limite du death métal et de sa voix claire carrément belle, elle déclame des textes au contenu puissant et émotif invitant l’auditeur à la réflexion.
« Discordances » est un album autoproduit, disponible sur la page MySpace du groupe pour la modique somme de 14 euros. Un disque de qualité à un prix raisonnable. Vous auriez tort de vous priver.
Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2010/01/30