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CALVERT, Robert – Captain Lockheed & The Starfighters

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Dans la nébuleuse Hawkwind, Robert Calvert joua un rôle non négligeable. Parolier du célèbre groupe space-rock anglais durant les années 70, Robert Calvert (1945-1988) avait plus d’un talent. Il était aussi passionné d’aviation et aurait voulu devenir pilote de chasse durant son enfance. Malheureusement recalé aux examens physiques, il se tourna alors vers la poésie et la musique, trouvant sa glorieuse destinée avec Hawkwind, puis dans des projets solos durant les années 80.

Son premier album solo date en fait de 1974, avec cet étonnant « Captain Lockhed & The Starfighters » qui souligne sa passion pour l’aviation en racontant l’histoire funeste du chasseur américain Lockheed F-104 « Starfighter » et particulièrement son introduction dans l’armée de l’air allemande durant les années 60, où des modifications de sa structure déjà mal pensée allaient aboutir à une série record de crashes et d’accidents mortels. Ce thème pour le moins étrange né dans l’esprit d’un musicien de rock des années 70, qu’on imagine plus facilement dans un trip « Make love not war » que dans une analyse de l’histoire d’un avion de guerre, a été illustré dans ce disque qu’on pourrait presque considérer comme un album parallèle d’Hawkwind car on y retrouve tous les musiciens du groupe de l’époque.

Mais ce n’est pas tout, car une palette d’invités prestigieux est également dans le coup. Outre Dave Brock, Nik Turner, Lemmy Kilmister (le futur leader de Motörhead est encore dans Hawkwind à l’époque), Simon King, Del Dettmar, on trouve aussi Paul Rudolph (des Pink Fairies, sur le point de rejoindre Hawkwind), Twink (également ex-Pink Fairies), Athur Brown (auteur de l’immortel « Fire » en 1968) et également le mythique Brian Eno. La musique de « Captain Lockheed & The Starfighters » a également été conçue comme pièce de théâtre et des acteurs ont été impliqués : Robert Calvert bien sûr, mais aussi Vivian Stanshall et Jim Capaldi (de chez Traffic).

L’atmosphère du disque, oscillant entre heavy rock spatial typiquement Hawkwind, intermèdes parlés et délires en tous genres révèle un pur joyau des années 70 qui ne peut s’apprécier qu’avec une solide préparation et dans lequel les fans d’Hawkwind, de space-rock seventies et de projets musicaux farfelus et inclassables trouveront leur compte. La fin de l’album est un peu plus déconcertante que le début, qui contient de bons passages de rock lourd, dont « The aerospaceage inferno », « The widow maker » (où l’on distingue bien l’énorme basse Rickenbacker de Lemmy), « Ejection » et « The right stuff » (qui fut repris par Monster Magnet sur son album « Monolithic baby »).

Le disque de Robert Calvert ressort sur le label Atomhenge, filiale d’Esoteric Recordings consacrée à l’œuvre d’Hawkwind qui propose également des bonus (en fait des versions alternatives de titres figurant dans l’album) et une histoire détaillée de la conception de cet album pour le moins original.

Pays: GB
Atomhenge ATOMCD 1017
Sortie: 2009/11/23 (réédition, original 1974)

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