GOMEZ – Split The Difference

Groupe anglais classique composé de trois guitaristes / chanteurs (Ben Ottewell, Tom Gray et Ian Ball), un bassiste (Paul Blackburn) et un batteur (Olly Peacock), Gomez a eu son premier succès en 1998 avec « Bring It On ». Cet album a été très bien accueilli par la critique. Influencé par Pavement, dont on redécouvre les mérites, et Captain Beefheart, groupe déjanté qui a connu son heure de gloire fin des sixties et début des seventies, Gomez pratique pourtant une musique bien personnelle. Cette fois, il est produit par Tchad Blake (Los Lobos, Elvis Costello, the Pretenders). Dajon Everett, qui a composé « Do One » avec Gomez, enrichit le propos par ses percussions et une batterie additionnelle.

« Split The Difference », leur quatrième album, est un retour aux sources. « Do One », chanté par Ben Ottewell, est un morceau composé avec l’aide du percussionniste Dajon Everett. « These 3 Sins » fait penser aux Beatles. Il est chanté par Ian Ball. « Silence » a la particularité d’être chanté par Tom Gray. Il est sorti en single. On voit d’emblée la philosophie du groupe : chaque compositeur chante ses propres morceaux.

« Me, You And Everybody » rappelle le chanteur Eddie Vedder. La voix de Ben Ottewell ressemble en effet à celle du leader de Pearl Jam. Le très musclé « We Don’t Know Where We’re Going », chanté par Ian Ball, est un remarquable titre original qui n’évoque personne que Gomez. Les percussions rappellent un peu les répétitions de Muse sur le DVD joint à « Absolution », mais c’est tout.

« Sweet Virginia », également chanté par Tom Gray, est un titre mélodieux qui adoucit quelque peu l’ensemble. Ses harmonies vocales constituent un des points forts de l’album. Les cordes de Coda Strings sont omniprésentes, avec Naomi Radom au violon, Nick Wales au violon alto et Clare Brassil au violoncelle. Néanmoins, il faut signaler que la fin est assez grandiloquente.

« Catch Me Up » est un autre titre très personnel, bien que moins élaboré. Il est chanté par Tom Gray, qui tient les claviers. « Where Ya Going? », chanté par Ben Ottewell, est tout aussi original. La voix se fait par moments nuancée, tout en contraste avec le tempo d’enfer imposé par le duo magique Paul Blackburn / Olly Peacock, une section rythmique de première. « Meet Me In The City », de Junior Kimbrough, avec des backing vocals étoffés comme c’est rarement le cas, a un côté « Just Wanna See His Face » (The Rolling Stones, « Exile On Main Street », 1971) assez frappant.

La composition de Ellson / Gomez, « Chicken Out », remplie d’emphase, est loin d’être la meilleure. « Extra Special Guy » est un Britpop nettement plus mélodieux. Les harmonies vocales, très étudiées, sont excellentes. « Nothing Is Wrong » débute sur un riff imparable et se poursuit sur un tempo rapide. Très personnel, il apporte encore plus de poids à ce très bon CD, dont il est un des meilleurs titres. « There It Was » est une ballade idéale pour terminer l’album. Trés douce, très lente, elle fait apparaître le jeu nuancé des musiciens et met bien en valeur la voix de Ben Ottewell, qui sait aussi faire preuve de nuance quand il le faut.

Les titres :

1. « Do One »
2. « These 3 Sins »
3. « Silence »
4. « Me, You And Everybody »
5. « We Don’t Know Where We’re Going »
6. « Sweet Virginia »
7. « Catch Me Up »
8. « Where Ya Going? »
9. « Meet Me In The City »
10. « Chicken Out »
11. « Extra Special Guy »
12. « Nothing Is Wrong »
13. « There It Was »

Pays: GB
Virgin Records 07243577322222
Sortie: 2004/05/18