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FINNTROLL – Nifelvind

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Si Finntroll n’est pas l’inventeur du folk métal, il a cependant largement contribué à populariser le style. Depuis sa démo « Rivfader » en 1998, le combo finlandais a toujours su se renouveler et n’a jamais proposé deux fois le même album. Ce n’est pas ce « Niflevind », fidèle au style du groupe et cependant innovateur, qui changera la donne.

Nombreux sont ceux qui, comme votre serviteur, avaient été un peu déçus par le côté sombre d’« Ur Jordens Djup » (2007) qui tranchait un peu trop avec l’ambiance festive de « Nattfödd », le chef d’œuvre du folk métal « Trollien » qui l’avait précédé en 2004.

Quel plaisir de constater que nos trolls préférés ont retrouvé un peu de la joie de vivre qui les caractérisait. Et ce, même si cette bonne humeur ne découle pas de l’abus de cervoise et d’hydromel, mais plutôt de l’excitation provoquée par la perspective d’une grande bataille. Cependant, si la musique des Finlandais a retrouvé un peu de son côté festif, celui-ci laisse énormément de place aux ambiances épiques et guerrières. En clair, la fameuse « humppa » traditionnelle finlandaise qui fit la renommée de Finntroll est souvent mise à l’écart au profit d’orchestrations symphoniques plus puissantes.

Eh oui, la fête est bien finie et sur « Niflevind » (le Vent de l’Enfer) les trolls partent en guerre. Prenons-en pour preuve l’intro « Blodmarsch », tellement cinématographique dans l’esprit avec ses cors, ses tambours et ses chœurs guerriers que pour peu, on pourrait presque voir une horde de géants velus s’amasser sur le flanc d’une montagne. « Solsagan », le titre suivant, a tout de la charge guerrière ; un cri de guerre, un riff speedé black métal et un refrain belliqueux, l’attaque est lancée.

La grande force de « Niflevind » est qu’il n’est jamais linéaire. Aucun titre ne ressemble au précédent. Bourré de percussions exotiques et même, semble-t-il de xylophone « Den Frusna Munnen » embarque les guerriers dans une sarabande pop victorieuse. « Tiden Utan Tid » débute à la manière d’Otyg (NDR : le projet folk viking du suédois Vintersorg) et se transforme peu à peu en marche guerrière somptueuse. « Galgasång », le titre suivant joué à la guitare acoustique, au banjo et à l’accordéon, se donne un petit air de veillée autour du feu de camp à l’aube de la bataille. « Mot Skuggornas Värld » propose un riff de guitare « Rammsteinien » assez inédit en folk métal auquel Finntroll ajoute ses orchestrations et ses percussions atypiques pour un effet plutôt bluffant. « Under Bergets Rot », au fil d’un riff speedé agrémenté de percussions, de violon, de banjo et d’accordéon, nous ramène (enfin) au black folk festif de 2004. Du pur bonheur. « Fornfamnad » continue dans cette lignée festive en mélangeant la danse folklorique aux orchestrations symphoniques et aux blast beats du métal extrême. L’album se termine en apothéose avec un « Dråp » épique d’une durée de sept minutes où Finntroll réunit toutes les facettes de sa musique.

« Niflevind » a été enregistré au Sonic Pump Studios d’Helsinki en Finlande et a été mastérisé par Mika Jussila (Children Of Bodom, Him, Sonata Arctica). C’est devenu une habitude chez Finntroll, les textes ont été écrits en Suédois par Katla l’ancien vocaliste du combo qui comme Vreth, son remplaçant, fait partie de la minorité linguistique suédoise de Finlande.

En apportant de la joie et de la bonne humeur dans cet hiver qui n’en finit plus, Finntroll prouve que la musique extrême ne doit pas forcément être triste et dépressive. Rien que pour cela, « Niflevind » devrait être distribué gratuitement dans les meilleures pharmacies.

Pays: FI
Century Media
Sortie: 2010/02/22

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