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QANTICE – The Cosmocinesy

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Alors cette fois c’en est trop. Ras-le-bol des agressions d’outre Quiévrain ! Troisième album métal Français depuis un mois, troisième claque dans la tronche. Il ne faut pas exagérer. Sans rigoler, avec tous les disques excellents qui nous tombent dessus ces derniers temps, nous allons finir par croire que l’Hexagone est la nouvelle Mecque du métal.

Après Whyzdom et le métal gothique symphonique de son génial « From The Brink Of Infinity », Asylum Pyre et son excellent « Natural Instinct ? », c’est au tour de Qantice de nous émoustiller les neurones avec un disque de power metal symphonique différent de tout ce qui a déjà pu se faire dans le genre. Il aurait été facile – et pas tout à fait faux d’ailleurs – de vous dire, comme nous avons pu le lire ailleurs, que Qantice est la réponse française aux Brésiliens d’Angra, ou même que « The Cosmocinesy » rappelle beaucoup la musique des Italiens de Rhapsody Of Fire. Cependant, reléguer l’œuvre de Qantice à un simple duplicata d’une autre formation – aussi excellente soit-elle – serait tout à fait injuste. Car Qantice n’est le clone de personne. D’accord, la voix de Vince rappelle André Matos (un peu) et Fabio Lione (un peu plus). D’accord, Qantice baptise sa musique « Movie Metal » ce qui rappelle le « Hollywood metal » cher à Rhapsody (Of Fire). Cependant, si ceux qui ont apprécié la discographie féconde des Italiens aiment aussi « The Cosmocinesy « , ce n’est en aucun cas parce que Qantice se contente de marcher sur le sentier tracé par Lione, Strapoli, Turilli & Co, car, plus encore que les Italiens, les Français imprègnent leurs compositions d’une véritable dimension cinématographique qu’un esprit doté d’un soupçon d’imagination n’a aucun mal à transformer en images mentales.

Afin d’aider ceux dont l’imaginaire serait défaillant de pousser un peu plus loin les divagations des rêveurs que nous sommes, le site officiel du groupe dévoile l’essentiel du concept de « The Cosmocinesy » et présente, à la manière d’une encyclopédie, les peuplades, les personnages principaux et les lieux où se déroulent les événements. A l’instar du « Dune » de Frank Herbert, le site propose même un lexique des termes utilisés.

« Au-delà de notre temps, il est une muraille infinie, un tout autre univers : celui-là même qu’on nomme Qantice ». Et, si le chemin qui mène à Qantice est long et tortueux, l’itinéraire qui permet de tomber amoureux de « The Cosmocinesy » est beaucoup plus simple : passez les cornemuses irlandaises (uilleann pipes) de l’intro « Burning From The Mist «  et traversez à toute vitesse le second titre « Head Over Worlds », et voilà, vous êtes arrivés. « Pirates », le troisième titre de l’album est tout simplement époustouflant et justifie pleinement l’appellation « Movie Metal ». Impossible en l’écoutant de ne pas se voir transporté sur Cambuse, l’île volante de la Fédération des Pirates en compagnie du capitaine Nihilo. Tony Beaufils, le leader multi-instrumentiste du combo parisien (guitare, basse, banjo, mandoline), Yosh Otias (violon) et leurs invités (flûte, chœurs) se sont employé à nous faciliter ce voyage imaginaire. Sous l’impulsion de ces musiciens hors pair, ambiances et tempi varient au fil des aventures et des émotions. On passe tour à tour d’une rage métal symphonique (« Megantrop ») à la tendresse d’une magnifique ballade (« Ocean Eclipse ») ou à la fougue d’un titre épique (« The Hero That You Need ») sur lequel les orchestrations sont on-ne-peut-plus cinématographiques. « Burial Wave », pour suivre, nous donne l’occasion de retrouver la voix magnifique de Carol Alcantara que nous avions découvert récemment sur l’album d’Asylum Pyre. « The Question », truffé d’instrumentations puissantes se pose en véritable B.O. d’un blockbuster américain. Ce titre, nous donne l’occasion d’apprécier la dextérité de Tony à la six cordes par l’entremise de ses splendides soli. « Best In The Well » nous fait passer du métal au folk au son du banjo et du tambourin et nous ramène, pour notre plus grand plaisir, à l’ambiance des tavernes de Cambuse. Tout comme pour un film qui nous a tenu en haleine jusqu’à la fin, c’est presque avec tristesse que l’on arrive à « The Least Worst Ending », l’instrumental qui, tel un générique, clôture l’album de manière magique.

« The Cosmocinesy » est un album exceptionnel pour lequel il vous faudra probablement créer un rayonnage à part dans votre cédéthèque afin de pouvoir le classer quelque part entre le « Symphony of Enchanted Lands » de Rhapsody et les DVDs de « Dune » et d’« Avatar ».

Pays: FR
Brennus Music BR 8198
Sortie: 2009/04

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