PRYMARY – The Enemy Inside
Il aura fallu trois longues années et quelques changements de personnel au groupe métal progressif sud-californien Prymary pour venir à bout de son troisième opus : « The Enemy Inside ». Le six-cordiste Sean Entrikin et le batteur Chris Quirarte – qui martèle aussi les fûts chez Redemption – sont les seuls survivants du linup qui a enregistré « The Tragedy Of Innocence« , l’album concept précédent, en 2006. Un nouveau vocaliste (Jackson Heskett), un nouveau claviériste (Neil Mcqueen) et un nouveau bassiste (Rob Young), cela fait finalement beaucoup de changements pour un quintette. Cependant, si la qualité de la musique ne souffre pas, c’est un moindre mal, et c’est largement le cas ici.
L’album est composé de neuf titres dont les cinq premiers intitulés respectivement « The Enemy Inside – Part 1 », « – Part 2 », « – Part 3 », « – Part 4 » et « – Part 5 » forment un mini-concept basé sur le thème de l’autodestruction et des rêves inachevés. « Part 1 », est un instrumental dont le riff, les parties de clavier et la batterie speedée évoquent le black métal symphonique de Dimmu Borgir. Cette impression, trompeuse, ne dure que quelques minutes, et la suite du titre, toute en dextérité instrumentale, rassure. Non, Prymary n’a pas changé radicalement de style. C’est toujours à du métal progressif de haute volée que nous avons affaire. La musique, qui évoque les grands du genre comme Dream Theater, Threshold ou Redemption a un énorme atout qui la différencie à coup sûr des autres formations du genre. Cet atout, c’est la voix superbe de Jackson Heskett qui ne ressemble en rien à celles des groupes prog métal que nous venons de mentionner. Plus grave et chaude que celle de James LaBrie ou Ray Adler, elle évoque celle de chanteurs rock progressifs classiques comme Peter Gabriel ou Fish.
La section rythmique est imposante. Chris Quirarte a déjà fait ses preuves chez Redemption et son style ne souffre aucune critique. La basse de Rob Young est mise en avant dans le mixage. Comme celle de John Myung chez Dream Theater, elle ne se contente pas de suivre les lignes de guitare, mais contribue à renforcer la complexité de la toile mélodique tissée par le clavier et la guitare. Les échanges entre ces deux instruments sont tels qu’on les conçoit dans un groupe progressif : mélodiques, émotionnels et complexes. L’album se termine en beauté par « Trial and Tragedy », une pièce épique de plus de vingt minutes toute en variations d’ambiances et de tempi.
« The Enemy Inside » n’est certes pas l’album métal progressif le plus original de l’année, mais il est cependant d’une qualité largement au-dessus de la moyenne.
Pays: US
Progrock Records PRR351
Sortie: 2009/11/17