CLUSTER – Sowiesoso

Une des formations les plus sous-estimées de space-rock (kosmische) des années 70, Cluster, a été créée par Dieter Moebius, Hans-Joachim Roedelius et Conrad Schnitzler, improvisant au départ à partir de synthétiseurs, mais aussi de réveils et d’ustensiles de cuisine. Par la suite, Moebius et Rodelius ont continué en duo, enregistrant plusieurs albums séparément, puis en duo et invitant des artistes comme Brian Eno, Conny Plank, ou Michael Rother de Neu!.

Originaire de Berlin, le groupe était à l’origine un collectif artistique/musical, Zodiak Free Arts Lab, mené par Conrad Schnitzler (artiste de renom dans la scène avant-gardiste de l’époque), Hans-Joachim Roedelius et des futurs membres de Tangerine Dream, Ash Ra Temple et Guru Guru. Suite à leur rencontre avec Dieter Moebius, le trio forma Cluster dans les années 70. Le groupe se produisit sur scène en Europe et même en Afrique dans de grandes sessions d’improvisation sauvages, utilisant tous les instruments pouvant leur tomber sous la main. Ils rencontrèrent leur ingénieur Conny Plank qui prit part aux enregistrements de leurs albums jusqu’à la fin des années 80.

Les trois premiers albums de Kluster, « Klopfzeichen », « Zwei Osterei » (1970) et « Eruption » (1971), étaient de longues sessions d’improvisations enregistrées. Peu après « Eruption », Schnitzler quitta le groupe pour se consacrer à une carrière solo. Moebius et Roedelius continuèrent avec l’aide de Plank en se renommant Cluster, sortant deux albums éponymes en 1971 et 1972. Une collaboration suivie avec Michael Rother de Neu! fut entamée en 1973, après que le duo ait créé un studio d’enregistrement dans la campagne allemande. De cette collaboration naîtra « Zuckerzeit », album sorti en 1974, un sommet dans la pop électronique allemande, avec Neu! et Kraftwerk qui étaient sur le point de casser la baraque avec leur LP « Autobahn ». Ils collaborèrent également avec Brian Eno, à travers leur formation Krautrock Harmonia.

« Sowiesoso », sorti en 1976, reflète la vision utopiste de Moebius et Roedelius, sa transparence mélodieuse évoquant les paysages des rives de la Weser, dans la région de Brême. Les sept morceaux de l’album furent enregistrés avec un équipement modeste: un magnéto quatre-pistes, deux lecteurs de bandes Revox A77 Stereo et une table de mixage à huit voies. Le résultat est une musique qui tisse sa toile petit à petit, comme le tempo lent et onirique de « In Ewigkeit » qui clôt l’album avec ses scies musicales tombant à pic. Parallèlement, en France, le citadin Jean-Michel Jarre sortait « Oxygène » et « Equinoxe », deux albums gonflés aux hormones…

Pays: DE
Bureau B/bb39 LP
Sortie: 2009/12/04 (réédition, original 1976)