STRIKE ANYWHERE – Iron front

Strike Anywhere est un groupe néo-punk qui affiche quatre albums depuis sa création à Richmond (Virginie) en 1999. Cela fait déjà dix ans et il semble que ce groupe ait à peine évolué depuis l’époque où il jetait sur disque des hymnes hardcore punk adolescents avec deux accords joués à toutes vitesses et une rythmique cognant à la vitesse d’une mitrailleuse. Le premier album « Change is a sound » (2001) sonnait de cette façon, genre Green Day ou NOFX, le deuxième « Exit english » était du même acabit, tout comme le troisième « Dead FM » (2006). Avec le dernier album « Iron front », on retrouve sans surprises les mêmes ingrédients de punk mélodique avec chant de gamins braillant des refrains vaguement révoltés et toujours les mêmes accords joués vite fait.

Ce qui pouvait encore séduire il y a quinze ans avec Green Day et Offspring a commencé à sentir le réchauffé avec Blink 182 et Sum 41, alors, de nos jours, la 20000e chanson du même genre commence tout doucement à lasser. C’est vrai qu’il y a des groupes qui font toujours la même chose et c’est un peu inévitable. Motörhead fait du Motörhead depuis 35 ans, Status Quo fait du Status Quo depuis 40 ans et Metallica fait du Metallica depuis 28 ans. C’est un fait, mais ils ont d’abord commencé par innover avant d’explorer consciencieusement les possibilités de leur œuvre, quitte à repasser sur les mêmes chemins de temps à autre. Mais dans le cas de groupes comme Strike Anywhere, le duplicata fait office de système de pensée, d’où cette impression de jouer toujours le même morceau. J’étais persuadé d’être en train d’écouter la deuxième chanson de l’album quand j’ai regardé le cadran de mon lecteur CD qui m’indiquait le 11e morceau. Entre les deux, l’impression d’un grand glissement d’un morceau quelconque à un autre morceau quelconque. Il y a plus de haine et de rage dans un soupir d’Iggy Pop que dans tout un album de Strike Anywhere.

Bon, ce n’est qu’une opinion personnelle, mais le mélange des genres ou davantage d’audace créative ne ferait pas de mal de temps en temps à un genre qui s’enferme volontiers dans des codes musicaux trop stricts. Il reste alors la façon de faire, qui permet parfois de se distinguer au milieu d’une masse de groupes jouant les mêmes trucs. C’est tout le mal qu’on peut espérer pour Strike Anywhere qui a un bon potentiel, mais s’obstine à exploiter des gimmicks musicaux qui en deviennent banals à force de se répéter.

Pays: US
Bridge Nine B9R 126
Sortie: 2009/10/06