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MORGAN – Nova Solis

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Fondé en 1971 par Morgan Fisher et Maurice Bacon, le batteur de Love Affair, Morgan propose un rock progressif dans le plus pur sens du terme. Avec le bassiste Bob Sapsed et le chanteur Tim Staffell, venu du groupe Smile dans lequel officiaient aussi les futurs Queen Brian May et Roger Taylor, Morgan comptait dans ses rangs suffisamment de virtuoses pour se lancer dans des structures complexes propres au prog.

« Nova Solis » est en effet un concept album prog qui s’étale sur 4 titres, dont le dernier dure quelque 20 minutes, très en vogue à l’époque dans le prog, à l’instar des « Supper’s ready » et autres « Close to the edge ». Influencées par Yes, The Nice, Gentle Giant, Pink Floyd et King Crimson, toutes les musiques sont composées par Morgan Fisher et les paroles sont de la main de Tim Staffel, basées sur des thèmes universels tels que la solitude et la guerre. Enregistré en 1972 à Rome, dans un nouveau studio ultramoderne de RCA, « Nova Solis » est typique du rock progressif seventies, très orienté claviers, avec l’utilisation de synthetizers, notamment le VCS-3, aussi utilisé dès 1970 par Pete Townshend dans « Won’t get fooled again ». Pas de guitare électrique sur cet album, uniquement de la guitare acoustique jouée par Tim Staffell.

Les ambiances se succèdent sans redondance : « Samarkhand The Golden » ouvre l’album sur un rythme soutenu, avec breaks, changements de rythmes et soli de synthetizer. Le très beau « Alone » est plus acoustique et Tim Staffel y démontre ses très grandes qualités vocales, chantant ici avec beaucoup de sensibilité. « War Games » renoue avec la complexité rythmique et claviéristique, y introduisant des tons jazzy qui permettent à Bob Sapsed de très belles parties de basse, avec pas mal de swing et de groove. Enfin « Nova Solis: a suite », ambitieuse suite construite en 9 mouvements d’une durée totale de 20 minutes, alterne elle aussi les rythmes forts et plus calmes, avec soli de synthetizers, piano et orgue Hammond. La comparaison avec Flower Kings devient ici tellement évidente que l’on se prend à considérer Morgan comme un prototype du groupe de Roine Stolt.

Le livret qui accompagne le CD est complet et raconte toutes les anecdotes relatives à l’enregistrement de cet album et on y découvre que Morgan est peut-être passé à côté de la renommée et/ou du succès à cause de divergences managériales entre les antennes italiennes et américaines au sein de la compagnie de disques RCA. Un deuxième album intitulé « Brown out » a d’ailleurs été enregistré par Morgan mais ne sera pas réalisé chez RCA, en raison de tensions entre le groupe et la société de disques. Il sera publié une première fois en 1977 par le label Passport Records et une seconde fois en 1979 chez Cherry Red Records avec un titre différent, « The sleeper wakes ». Plus tard, Morgan Fisher rejoindra Mott the Hoople.

Une remastérisation qui s’adresse aux amateurs de prog ’70 et plus particulièrement des albums prog underground devenus cultes de cette époque seventies, au début de laquelle l’aventure musicale dans le rock déboulait de partout.

Musiciens :

  • Morgan Fisher – claviers, synthesizer
  • Tim Staffel – chant, guitare acoustique
  • Bob Sapsed – basse fretless
  • Maurice Bacon – batterie, percussions

Liste des morceaux :

  1. Samarkhand The Golden 8:04
  2. Alone 5:17
  3. War Games 7:03
  4. Nova Solis: a suite 20:17

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC2152
Sortie: 2009/09/28 (réédition, original 1972)

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