ZAK LAUGHED – The Last Memories Of My Old House
Jeune prodige, gamin surdoué, maturité musicale précoce,… La presse spécialisée ne tarit pas d’éloges sur Zacharie Boissau, un ado de 15 ans originaire de Clermont-Ferrand qui se retrouve catapulté sur le devant de la scène par la seule force de son talent. Mieux connu sous le pseudo Zak Laughed (traduction de son prénom sous forme de clin d’œil), il vient de sortir son premier album, « The Last Memories Of My Old House ». Pendant que ses camarades de classe cravachent pour aligner trois mots lorsqu’un sujet de dissertation leur est imposé, il arrive sans crier gare avec quatorze compositions originales dépouillées qui fleurent bon la légèreté et l’insouciance.
« The Last Memories Of My Old House » débute avec « December Song », un morceau frais comme la neige qui flotte dans l’air, où la voix androgyne du chanteur fait des merveilles, bien mise en valeur par des arrangements réduits à leur plus simple expression et l’utilisation d’instruments traditionnels (le ukulélé est particulièrement envoûtant). Quant à son accent franchouillard, il rend le tout encore plus attachant (bien plus que Soko en tout cas). Et si on y rajoute des textes qui se rapprochent plus de la comptine que de la littérature, on se rend compte que la recette de Zak Laughed réside dans la simplicité. C’est également le cas de « A Letter For Emily » et de l’efficace single « Each Day ». Des nappes de violon magnifient le très court « Queen Or Sweet » alors que le très country « Ballad Of Celestial Railroad » diversifie un peu plus la palette de l’artiste et que « Travelling Cat » ne nous fasse retomber en enfance.
En plein milieu de la plaque, on retrouve l’atypique « Apologies Song », le seul titre à mettre en avant des guitares crasseuses et qui fait penser aux Strokes (c’est d’ailleurs avec un morceau des Strokes joué d’une manière acoustique que Zacharie s’est fait repérer). Retour ensuite aux tendres compositions de l’ado avec le délicat « Wrong Clown », le guilleret « 22 & 66 » et le prenant « Hospital Road ». « Ladybird And Bob Dylan » montre toutefois les limites de la voix du chanteur lorsqu’il doit monter dans les tours. Notons encore la dernière clé de la formule gagnante du chanteur: l’humour, particulièrement mis en avant dans « Bad Cough ». « People Are Sick In The Rain » se démarque grâce à un refrain entêtant et des paroles imagées tandis que le joyeux « Silly Bird » reste dans l’oreille et on se surprend à le siffloter même après le dispensable morceau caché. Ce premier album de Zak Laughed tient finalement assez bien la route et ne lasse à aucun moment. Reste à savoir comment sa voix d’ange va évoluer lorsqu’il passera à l’âge adulte…
Pays: FR
3ème Bureau / Wagram
Sortie: 2009/10/05