SYCRONOMICA – Sycroscope

Si jusqu’à présent, vous considériez la Bavière, comme le pays de la bière blonde que l’on boit par chopes d’un litre et des mecs en short à bretelles qui se donnent des claques en rythme sur les cuisses, il va vous falloir mettre vos données à jour, car la Bavière est devenue depuis peu l’autre pays du Black Métal Symphonique. Il y a quelques années, en publiant des albums presque trop parfaits, Dimmu Borgir avait bien failli tuer ce style. Comment, en effet, un groupe jouant une musique underground aurait-il pu avoir les moyens financiers d’égaler les excellentes productions des Norvégiens ? C’est que cela coûte un maximum d’utiliser un orchestre symphonique. Si par crainte de ne pas égaler Shagrath et ses disciples, certains groupes semblent avoir décidé de jeter l’éponge, d’autres continuent de porter la flamme du métal sombre et mélodique, comme si de rien n’était, en utilisant un bon vieux clavier pour créer les atmosphères symphoniques. Et c’est tant mieux, parce que la perfection dans l’underground, c’est un peu gonflant à la longue.

Sycronomica est un sextet originaire de Munich qui a débuté sa carrière en 1996 et dont le troisième album intitulé « Sycroscope » risque fort de plaire aux fans d’Old Man’s Child, Bork Nagar et Dimmu Borgir. Je vois déjà votre mère sortir sa bible et son crucifix. Dites-lui que ce n’est pas la peine car ces Bavarois se démarquent du commun des Black Métalleux en ne vouant pas de culte morbide à Lucifer, ni à aucun autre ange déchu d’ailleurs, mais plutôt en abordant des thèmes aussi divers que l’hiver, la forêt, les contes fantastiques et même, les sentiments. Pour cela, ils utilisent aussi bien l’anglais que leur langue nationale. Côté musique, il n’y a pas grand-chose de neuf et « Sycroscope » pourrait très bien avoir été composé par le Dimmu Borgir d’avant « Puritanical Euphoric Misanthropia ». Avec ses claviers grandiloquents aux mélodies envoûtantes, sa batterie et ses guitares speedées, ses vocaux hurlés typiques du Black Métal, le groupe ne renouvelle pas vraiment le genre, mais il le perpétue quand même avec beaucoup de qualité. Sycronomica ajoute une petite touche personnelle en utilisant parcimonieusement une voix claire se rapprochant de celle d’un chanteur d’opéra. La combinaison voix hurlée/voix opératique est d’ailleurs du plus bel effet et constitue l’attraction principale de cet opus.

Sans être incontournable, « Sycroscope » se situe quand même largement au dessus du lot des productions black métal symphoniques sorties ces dernières années. Une bonne surprise.

Pays: DE
Silverwolf Productions SWP 0018 SY / SPV
Sortie: 2009/10/23