MICHEL DRUCKER EXPERIENCE – Le Grand Voyage
Que voici un nom de groupe bizarre… Mais auquel on est désormais habitué vu que leur premier album, sobrement intitulé « #1 », est sorti en 2004 tandis que leur deuxième, « Seul En Vie », est arrivé deux ans plus tard. Originaires de Huy, ville de plus en plus incontournable sur l’échiquier du rock indépendant du sud du pays (cfr The Mash, Volt Voice), le trio constitué du chanteur et multi instrumentiste Alain Pire, du batteur Jérôme Danthinne et du bassiste Benoît Poncin, revient avec un troisième essai, « Le Grand Voyage ».
Au programme, treize étapes qui commencent en douceur avec « La Raison Vacille », une délicate composition qui met autant en avant le timbre de voix du chanteur que les arrangements classiques. Suit « Respire Pour Deux », une collaboration réussie avec Karin Clercq, qui illumine le titre de sa classe naturelle. Mais c’est avec l’excellent « Miroir Aux Illusions » que l’album décolle véritablement. Melting-pot de pop rock psychédélique truffé d’instruments vintage, le refrain est un véritable délice et la voix d’Alain Pire rappelle les meilleurs moments de Marc Morgan du temps où il officiait au sein des Tricheurs (pour rester à Huy).
Leur cover du « Macy Day Parade » de Michael Penn (qui figurait sur la B.O. de « Godzilla ») est assez réussie également, malgré un anglais approximatif, qui, à bien y réfléchir, rend le morceau attachant. « M. Hollis » est un hommage à peine détourné à Mark Hollis, le chanteur de Talk Talk (deux titres de l’album « The Colour Of Spring » sont en effet mentionnés dans les paroles: « Life’s What You Make It » et « Living In Another World »).
La deuxième partie de ce « Grand Voyage » est surtout constituée de longs titres pendant lesquels on s’égare quelque peu (surtout l’interminable plage titulaire qui n’aurait rien perdu si elle avait été amputée de quelques minutes). « Les Fleurs Et L’Encens », par contre, outre des paroles inspirées de groupes du mouvement psychédélique de la fin des années 60, dégage une sensibilité davantage mise en avant par l’utilisation d’instruments à corde (violon, violoncelle). Une remarque qui vaut également pour le titre suivant, « Les Rêves Sont Gris », même si l’atmosphère, ici, se révèle plus lourde.
« Council Anderson », avec ses ambiances planantes et ses allusions ne fait que confirmer l’obsession du groupe par rapport à Pink Floyd (et plus particulièrement à Syd Barrett), dont ils reprennent (et de bien belle manière) « Lucifer Sam », un extrait de « The Piper At The Gates Of Dawn ». Restent deux morceaux en bonus, un dispensable remix du « Miroir Aux Illusions » mais surtout un poppy « 30 février », qui clôture de bien belle manière un album loin d’être révolutionnaire, mais plaisant et qui peut se targuer d’emprunter des chemins pas toujours balisés. Un ticket pour l’évasion, en quelque sorte…
Pays: BE
Druckerphonic drupho03cd
Sortie: 2009/05/25