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ALLEN, Daevid – Now is the happiest time of your life

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Personnage emblématique de la scène progressive européenne durant les années 70, l’australien Daevid Allen, toujours bon pied bon œil de nos jours, peut s’enorgueillir d’être l’un des musiciens les plus imaginatifs et créatifs de cette période pourtant riche en petits génies de toutes sortes. Arrivé en Grande-Bretagne dès 1961, il fonde d’abord le Daevid Allen Trio, un groupe de free-jazz, avec Robert Wyatt et Hugh Hopper, qui enchaîneront avec lui le légendaire Soft Machine. Au cours d’une tournée de Soft Machine en France en 1967, Allen se retrouve bloqué à la frontière par les douanes parce que son permis de séjour n’est pas en règle et se voit obligé de rester sur le territoire français. Qu’à cela ne tienne, il prend racine et crée Gong avec des musiciens français et aussi quelques anglais. Gong traversera toutes les années 70 avec son rock progressif expérimental légèrement fou de la tête et toujours sympathique à entendre. Daevid Allen et ses copains s’amusent bien sur des albums comme « Camembert électrique » (1971), « The flying teapot » (1972), « Angel’s egg » (1973) ou « You » (1974).

En 1975, Daevid Allen quitte Gong car il n’est plus sur la même longueur d’ondes que beaucoup de ses musiciens, qui continueront cependant Gong avec les albums « Shamal » (1976) et « Gazeuse! » (1977). Daevid Allen est toujours en contrat avec la maison Virgin qui a sorti les derniers albums de Gong et il doit donc se fendre d’un disque supplémentaire. Retiré dans sa petite maison de Majorque dans les Baléares, il a l’idée d’une musique sans batterie ni rythmique lourde. Il s’associe avec un groupe local du nom d’Euterpe et garde bien sûr sa fidèle compagne Gilli Smyth qui avait fondé Gong avec lui. Un premier album intitulé « Good morning » paraît en 1976 et sert à clôturer les obligations contractuelles de Daevid Allen envers Virgin.

Libre comme l’air, Daevid Allen accepte d’entrer dans l’écurie de Jean-Luc Young, qui vient de lancer un label du nom d’Affinity. Allen reprend les mêmes techniques de travail (ses petits magnétophones chez lui) et les même collaborateurs (le groupe Euterpe, plus Sam Gopal qui vient jouer des tablas, et ses propres enfants qui font les petites voix) sur ce « Now is the happiest time of your life », sorti en 1977 et réédité cette année par le label Esoteric Recordings. On retrouve indubitablement l’esprit Gong sur ces enregistrements très soft et aériens. La voix douce et rieuse de Daevid Allen évolue sur ces comptines spatiales, légères comme des voiles, la tête dans les étoiles. Nous ne sommes cependant pas dans le niais car Allen sait projeter son fiel quand il le faut avec des paroles dures envers le show business (« Poet for sale »). L’album tranquillise les esprits à la base, surtout avec ce grand moment de recueillement mystique qu’est « I am », un truc ultra-planant à passer en boucle dans toutes les écoles de yoga. La musique des sphères, l’anti-accord absolu… Bref, c’est du grand Daevid Allen, tout tranquille, tout dans le ciel, propageant à plein l’esprit de Gong et l’ambiance hippie progressive des années 70. Idéal, avec ou sans stupéfiants.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2125
Sortie: 2009/05 (réédition, original 1977)

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