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MAN – Revelation

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« Revelation » est le premier album du groupe gallois Man. Lorsqu’ils l’enregistrent, le guitariste Roger Leonard, dit Deke, n’est là que depuis trois semaines. Quand il est arrivé, il croyait intégrer un groupe nommé The Bystanders. C’est dire si nous sommes au tout début du groupe. Ils signent avec Pye Records avant de changer leur nom en Man. Le label est un peu désorienté et envoie le producteur John Schroeder en éclaireur. Il aime les nouveaux morceaux du groupe et leur propose, plutôt que de les virer, d’enregistrer un album.

A l’écoute de ce premier opus, on sent bien que le groupe est encore assez indécis sur sa direction musicale. Nous sommes à la fin des années soixante, les tons psychédéliques sont à l’honneur. On trouve donc ici les prémices de ce que sera la musique du groupe dans le futur. On trouve aussi des titres plus accrocheurs qui rappellent que l’époque est encore aux singles. Même si de plus en plus les mentalités changent, cela prend du temps.

A propos de singles, il y a ici « Erotica », un titre sur lequel John Schroeder suggère d’ajouter un coït impromptu. Le single sera un hit en France où l’année précédente Gainsbourg avait cartonné avec « Je t’aime moi non plus ». Eh oui, Deke, tu n’avais pas deux ans d’avance comme tu sembles encore le croire. Gainsbourg a enregistré ce titre avec Brigitte Bardot en 1967, et même si cette version BB est restée dans les tiroirs longtemps, c’est en 1968 qu’il la sort avec Jane Birkin. C’est un carton immédiat. Un an avant Man donc, n’en déplaise à Deke. Il faut aussi dire que Gainsbourg s’est montré plus subtil dans ce mélange sulfureux. Mais Man a malgré tout réussi à placer son single dans les hit-parades français en 1969. Plus étonnant, ce fut aussi un hit en… Angola. Au départ ce titre devait être un instrumental. On retrouve cette première version parmi les quatre bonus.

A part cela, il y a un mélange d’influences psychédéliques tenant à la fois des premiers Pink Floyd (époque Barrett), des Beatles, des Doors, mais aussi les premiers moments d’improvisation du groupe. C’est alors qu’on perçoit ce vers quoi ils vont finalement se tourner. Il y a aussi un côté Nice avec l’ambiance classique qui baigne « And Castles Rise In Children’s Eyes ». Et puis, « Sudden Life » est un peu précurseur de ce que sera notre Irish Coffee national.

Le livret détaille, sous la plume de Deke Leonard, l’histoire de l’époque et le making of de l’opus. Même les paroles sont présentes. On y trouve aussi différentes pochettes du single « Erotica ».

A sa sortie, l’album est passé quasi inaperçu. Aujourd’hui Esoteric Recordings nous le propose dans une version entièrement remasterisée qui comblera les fans. Si l’on sent que l’ensemble date et manque un peu de cohérence, la remasterisation a été faite de mains de maître. La qualité est donc au rendez-vous de cette réédition. C’est donc un CD qui complétera parfaitement votre collection d’albums de Man.

Liste des morceaux :

  1. And In The Beginning…
  2. Sudden Life
  3. Empty Room
  4. Puella! Puella! (Woman! Woman!)
  5. Love
  6. Erotica
  7. Blind Man
  8. And Castles Rise In Children’s Eyes
  9. Don’t Just Stand There (Come In Out Of The Rain)
  10. The Missing Pieces
  11. The Future Hides Its Face
    Bonus

  12. Erotica (First Version) – Previously Unreleased
  13. Sudden Life (Mono Single Mix)
  14. Love (Mono Single Mix)
  15. Erotica (Mono Single Mix)

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2127
Sortie: 2009/05 (réédition, original 1969)

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