TEE – The Earth Explorer
TEE est un groupe japonais, un quintet (guitare, claviers, flûte, basse, batterie). « The Earth Explorer », apparemment premier album du groupe, se présente comme un voyage autour du monde. Partis du nord de la Russie (« L’Oiseau Bleu (Trans Europ Express) »), nous passerons par les déserts du Moyen-Orient (« Nomad »), les îles du Pacifique (Pâques ?) (« Sirocco Chase »), les Alpes (« Col de l’Iseran »), l’Antarctique (« Aurora »), pour aboutir à New York (« City »).
La musique est écrite par le guitariste Katsumi Yoneda et le claviériste Ruji Yonekura. Elle est agréablement enjolivée par les prestations omniprésentes de l’excellent flûtiste Kenji Imai. La formation nippone nous propose un jazz-rock de bonne facture, proche de l’école de Canterbury et en particulier de Camel. La section rythmique, Yukio Iigahama à la basse et Takayuki Asada à la batterie, tient très bien la baraque, en particulier le jeu de batterie très jazz. Ce disque est entièrement instrumental à l’exception d’un petit passage où les voix sont utilisées comme instruments (amusant d’entendre des Japonais répéter en chœur : « Col de l’Iseran » !).
Le caractère instrumental rappelle « The Snow Goose », l’intro de synthétiseur sur « Aurora » faisant elle penser à « Moonmadness ». Nous sommes entièrement replongés dans les œuvres de Camel, époque Peter Bardens. Quelques petites touchent ajoutent un côté personnel au tout, passages de guitare acoustique ci et là, et piano. Le piano est particulièrement présent sur « L’oiseau Bleu », tout en finesse, arpèges ponctués par des accords musclés (Forte). On a l’impression que Joe Jackson donne la réplique à Andy Latimer.
La qualité des musiciens est indéniable, mais on ne peut s’empêcher de reprocher au groupe un peu trop de copier-coller de la musique de Camel. Sur « City », le ton change quelque peu, il se durcit, devient plus rock, ce qui illustre très bien le tumulte de la ville. On se rapproche tantôt de King Crimson, tantôt de Colosseum (surtout au niveau des rythmes syncopés de la batterie). Belle conclusion d’un album bien agréable, même s’il manque de personnalité tant il est calqué sur les premiers disques du chameau de Canterbury. Ceci dit, si vous aimez le jazz-rock, écoutez « City », vous devriez apprécier.
Pays: JP
Musea Records FGBG4818
Sortie: 2009/03