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GALLOWS – Grey Britain

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Cela faisait très longtemps que l’Angleterre ne nous avait plus craché à la face un glaviot punk de si belle facture. Gallows nous offre avec « Grey Britain » ni plus, ni moins que le « Operation Mindcrime » du Punk.

Loin de moi l’idée de comparer musicalement la pépite punk qu’est « Grey Britain » au chef d’œuvre Prog Metal de Queensrÿche, car on ne joue pas vraiment dans la même catégorie, mais, sur le fond et la forme, les deux albums ne sont pas vraiment éloignés. Disons que si Queensrÿche pratique une délicate trépanation au bistouri de la société américaine, Gallows, lui, défonce le crane de la société anglaise à coup de clé à molette.

Gallows est un groupe punk, originaire des faubourgs de Londres. Après un album autoproduit en 2006, « Orchestra of wolves », le combo défraye la chronique en Angleterre en se faisant courtiser par la major Warner Bros qui lui offre un contrat d’un million de Livres Sterling, ce que Frank Carter, le frontman du combo décrit avec beaucoup de cynisme comme : ‘la plus grosse erreur du Music Business Britannique’.

Cependant, la major a eu beaucoup de flair, « Grey Britain » est, à ma connaissance, l’un des seuls albums-concept punk de l’histoire. Et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Le concept est simple : l’Angleterre est à l’agonie. Ses leaders la conduisent à la destruction. Tant mieux.

Après une courte introduction, l’album débute comme une pure décharge d’adrénaline. « London is the reason », « Leeches », « Black eyes », « I dread the night », 4 titres purement punk. Pas ici de punk acidulé comme en font Green Day, Good Charlotte ou Youmeatsix mais un punk furieux, à l’anglaise, comme le pratiquaient The Exploited, Discharge, Black Flag ou encore Charged GBH. L’accent cockney issu des bas-fonds de Londres de Frank Carter et les refrains, hurlés en chœur, par tout le groupe rehaussent d’ailleurs cette impression d’authenticité.

Avec « Death voices », le morceau suivant, on comprend que l’on n’a pas affaire à n’importe quel album punk. Débutant comme un hymne typé « No Future », la chanson se termine par une partie instrumentale au piano et violon qui si elle est tout à fait inattendue, permet l’enchaînement avec l’incroyable « The vulture part I & II » où, accompagné d’une guitare acoustique, Carter chante son mal-être avec une voix étonnamment belle. Bien sûr, cette accalmie est de courte durée et la chanson se termine en un trash/hardcore distordu et torturé.

Au fil du disque, la musique se fait de plus en plus violente et torturée, au point de devenir plus hardcore que punk. Tantôt les guitares et la basse se font plus pesantes « The riverbed », « The great forgiver », ou les rythmiques s’accélèrent « Graves », « Queensberry Rules » pour en arriver au sublime final « Misery » / « Crucifucks » : punk, violent, aux lyriques dérangeants à souhait :

‘There ain’t no glory and there ain’t no hope
We will hang ourselves- just show us the rope
There ain’t no scapegoats left to blame
We brought this on ourselves, and we’re gonna bring the change
Grey Britain is fucking dead
So get our votes in our lives
Let’s fucking start again’

Tout est dit, l’album se termine en apothéose avec une outro où piano et violon peignent une ambiance pesante de fin du monde. Terrifiant.

Pays: GB
Warner Bros
Sortie: 2009/05/15

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