UFOMAMMUT – Idolum
Le premier album des Italiens de Ufomammut est sorti en 2000. Il s’intitulait « Godlike Snake ». Il y a eu ensuite « Snailking » en 2004, « Lucifer Songs » en 2006 et « Supernaturals Record One » en 2007. Avec ce cinquième album, ils nous plongent une fois encore dans un monde psychédélique au rock heavy. Nous avons l’impression d’être plongés dans l’antre du diable. Les tons sont sombres et tendus, Lucifer n’est vraiment pas loin.
Ils ont baptisé leur album « Idolum », ce qui veut dire en latin « fantôme », mais aussi « idée ». Pas étonnant donc qu’on nage en plein heavy rock mystérieux à la tension décuplée par une basse grondante, une batterie percutante et une guitare tantôt aux accords lourds tantôt aux notes déchirantes. Le guitariste et le bassiste font parfois usage de synthés histoire de prolonger dans la vague psychédélique.
Le chant est plus souvent un cri venu des entrailles d’une gorge profonde. Difficile d’appeler cela un chant, mais cela convient parfaitement à leur musique puissante et lourde. Il est parfois étonnant d’entendre une coupure en plein morceau. C’est pourtant le cas avec « Stardog » qui soudain s’arrête. On pense alors passer à un autre titre. Que nenni ! Cela repart et dans une tout autre direction. Bizarre et déboussolant !
« Hellectric » alternera les moments dépouillés et très sombres avec une débauche sonore apocalyptique. Sur le lancinant « Ammonia », nous avons droit à la voix féminine de Rose Kemp. Le chant est aérien jouant en fait sur des vocalises. Le mystère s’épaissit.
« Nero » démarre sur une rythmique galopante et irrésistible imbibée d’un psychédélisme de la fin des sixties. Petit à petit l’ambiance devient floydienne, comme s’ils revisitaient Pink Floyd sur des tons heavy à l’excès. Ils sont indéniablement plus proches de la folie d’un Roger Waters torturé que du Floyd de Gilmour. Les arrangements se diversifient et se peuplent de sons faisant penser à de petits cris d’animaux. C’est sans aucun doute le moment fort de cet album ! Il se poursuit avec « Destroyer » sur lequel le chant sera un cri déchirant plutôt genre hardcore alors que la guitare jouera les ambulances.
Pourtant, leurs tons somme toute assez monocordes peuvent finir par lasser l’auditeur. Par exemple, ce « Void » qui comprend plus de dix minutes sur une même note, comme s’ils voulaient battre le record de la note la plus longue… Tout cela n’est pas très heureux, cela finit même par être énervant et ne donne pas envie d’aller jusqu’au bout. Pourtant, le morceau n’est même pas fini… C’est à se demander s’ils n’étaient pas à court d’idées. Hé les gars, vous n’étiez pas obligé de dépasser l’heure à tout prix !
Ce trio italien navigue entre rock heavy et psychédélique. Ce cinquième opus est assez réussi avec les réserves indiquées ci-dessus. Si cela ne vous fait pas peur, alors allez-y.
Pays: IT
SupernaturalCat Records CAT 005
Sortie: 2008/12/05