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KILLERS (The) – Day & Age

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Si vous prenez la peine d’aller sur le site du groupe The Killers, vous pouvez déjà comprendre beaucoup de sa philosophie : le groupe n’a peur de rien et se voit déjà accueillir par un portail démesuré. De la mégalomanie à l’état pur ! Ou bien le groupe est génial ou bien il rapporte de quoi payer largement le personnel, y compris ceux qui tirent les ficelles. Mais heureusement, l’industrie du disque n’est pas complètement pourrie et beaucoup de bénévoles se donnent corps et âme, parfois en pure perte, pour le bien d’artistes qu’ils admirent.

Curieusement, ce sont ces petites firmes sans grands moyens qui s’en tirent le mieux parce qu’ils sont plus réactifs et plus souples. Il n’empêche que le dernier album des Killers, « Sam’s Town », sorti il y a deux ans, était très bon. Celui-ci, sans compter en ses rangs un hymne comme « When You Were Young », est-il pour autant moins bon ? Que nenni. Il est meilleur encore mais remplira-t-il les stades et suscitera-t-il autant de liesse populaire au cours des festivals ? Qui peut savoir ?

Avec « Losing Touch », ça part plutôt bien. Plus jazzy que d’habitude, il ne fera sans doute pas l’unanimité mais il a gardé tous les ingrédients qui ont fait son succès phénoménal : le charisme de son chanteur, Brandon Flowers, qui ne doute de rien ; la cohésion entre des membres qui n’ont pas changé depuis le début ; la chaleur de leur musique et leur joie de vivre, même si on sent poindre ici ou là un peu de mélancolie. C’est d’ailleurs un ingrédient de plus pour cette recette magique.

« Human » est un de ces titres doux amer qui déclenche l’hystérie chez ses fans. Les critiques, eux, font la fine bouche car le groupe est catalogué pop / rock, l’injure suprême, comme si plaire à la majorité était un crime. En fait, ça dénote souvent un savoir-faire au dessus de la moyenne. De même, « Spaceman », sans voler très haut, semble de taille à faire un bon single qui pourrait lancer l’album. « Joy Ride » est plutôt un morceau sautillant qui permet au groupe de varier son propos et d’exprimer son optimisme et sa joie de vivre. Why not ? Du moment que ça fait danser…

Vient ensuite « A Dustland Fairytale », une sorte de conte de fée tranquille où Flowers révèle un réel talent au piano, où se meut Cendrillon, suivi d’une accélération du rythme et d’une déclamation lyrique exubérante qui se termine comme au début, tout en douceur. Excellent. « This Is Your Life » est une sorte de chant tribal où la basse se distingue suivie d’un refrain pop fait sur mesure pour les stades. « I Can’t Stay » est plus nuancé et apporte un peu de variété à l’ensemble. « Neon Tiger » est un morceau mid tempo où la voix est bien mise en valeur et se taille la part du lion.

L’exhubérant « The World We Live In » est une magnifique démonstration de chant donnée par Flowers. Mais le meilleur titre est incontestablement « Goodnight, Travel Well », un long morceau complètement décalé par rapport au reste de l’album qui prouve la versatilité du combo. Autant le précédent est exubérant, autant celui-ci est intimiste au début, malgré quelques velléités de se faire entendre. Cela arrive en effet à peu près à la moitié du morceau, dans un climat de rêve, quand on ne sait plus quelle est la différence entre le rêve et la réalité. On se laisse glisser lentement vers l’aube et le réveil.

Très bon album pop. Dommage qu’il n’y ait pas plus souvent des albums de ce calibre.

Pays: US
Island Records / Universal BC0593
Sortie: 2008/11/21

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