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AUCAN – Aucan

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Brescia est une ville industrielle lombarde de 190000 habitants située non loin de Vérone, qui elle se trouve en Vénétie. C’est de Brescia que vient Aucan, un trio qui s’est formé en 2005 et qui sort son premier album. Le groupe pratique une musique instrumentale math rock qui rappelle Shellac, le groupe du célèbre producteur Steve Albini et Tortoise, un groupe qui excelle dans le mélange de différents genres.

Aucan comprend le claviériste et guitariste Francesco D’Abbraccio, le batteur Dario Dassenno et le guitariste et claviériste Giovanni Ferliga. La basse n’intervient que sur deux des onze titres. Ce qui frappe sur cet album, c’est le mélange de mélodies et de morceaux déstructurés, les rythmes saccadés et les bruitages qui vont des clochettes à des grincements.

C’est le cas sur « Reset », courte introduction à un morceau baptisé « Sans titre 1 », qui démarre en douceur puis s’apparente à un noise rock percutant. Là, ce sont aussi bien les percussions que les claviers et les guitares qui tirent leur épingle du jeu et chacun fait consciencieusement son boulot sur un thème répétitif. Tout en contraste, « Iena » est un math rock plus violent qui décoiffe. Les riffs des guitares en salves de mitraillettes dialoguent avec les percussions saccadées pour former un magma cohérent avant de se lancer dans un thème plus doux répété à l’envi, avec des variantes parsemées de bruitages et de percussions musclées ponctuées par les riffs des guitares. Du beau travail !

« Urano » débute par des percussions soutenues par la basse et des bruitages programmés. « Fauna » est une petite fantaisie qui débute par des bruitages assez doux qui cèdent rapidement la place à des percussions musclées intégrées dans un rythme saccadé suivi par une musique déstructurée d’où se dégage un thème récurrent qui s’apparente à une mélodie assez classique pour repartir de plus belle avec les guitares. La fin est assez chaotique et les instruments s’entremêlent en couches successives pour former un amalgame ponctué par des bruits comparables à des coups de canons.

« Ac ha b » est une respiration sautillante qui allège l’ensemble et lui donne une tournure nettement plus traditionnelle mais c’est compter sans les percussions et les bruitages qui surgissent en cadence pour brouiller les pistes et terminer sur un mode plus tourmenté. Vient ensuite « Sans titre 2 » dont le thème principal se détache sur un fond composé de riffs de guitares et de bruitages répétitifs cadencés qui passent sans transition à un « Sans titre 3 » qui comporte des clapping hands, des percussions fébriles et des bruitages savants dans un ensemble déstructuré qui semble savoir où il va.

« Satellite » est un mélange de sonorités électroniques qui surplombent une mélodie classique mais le batteur semble vouloir imposer sa loi par un rythme débridé qui vient mettre un grain de sable dans cette belle mécanique. « Imho » part en trombe dans un morceau complètement déstructuré où se superposent des couches de guitares et d’orgues répétées à foison pour créer un environnement propice aux percussions musclées d’un Dario Dassenno déchaîné dans ce math rock remarquable qui se termine en douceur pour passer sans transition à « Tesla », un morceau expérimental qui se construit sur des percussions qui conduisent vaille que vaille les guitares sur un court thème répétitif interrompu par le jeu saccadé du batteur. Viennent ensuite des bruitages accompagnés par des guitares qui semblent vouloir en découdre à tout prix et mènent la danse sur ce math rock qui rappelle Shellac. La fin est une suite de bruitages qui ramènent un calme bienfaisant.

Très bon album qui semble accompagner une lame de fond d’un rock italien qui refait surface.

Pays: IT
African Tape / Ruminance / Mandaï Distribution
Sortie: 2008/11

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