CD/DVDChroniques

R.U.N.I. – Fula Fula Fular

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Cet album expérimental, le quatrième de R.U.N.I., un groupe italien, a comme théâtre imaginaire un cirque étrange composé de fous. C’est déjà sympathique en soi. Il comporte 7 titres, tous plus fous les uns que les autres mais encore faudrait-il comprendre l’italien pour en appréhender toutes les finesses.

Les quatre joyeux drilles s’appellent Fabio Bielli, Alessandro Ruppen, Daniele Malavasi et Roberto Rizzo. Il y a entre eux une grande connivence et une cohésion parfaite. La musique qu’ils pratiquent est inclassifiable mais ils la jouent avec beaucoup d’entrain et de savoir-faire. L’album a été enregistré à Milan.

Le rythme répétitif de « La Marcia Della Merce Marcia » est totalement incongru et les paroles semblent désopilantes par la répétition des mêmes sons. Il y a de l’électronique, aussi, mais le rythme est plutôt funky et le groupe paraît beaucoup s’amuser. « Se Vuoi Essere Un Bassista » est plutôt un pastiche du kraut rock des seventies mais à la sauce R.U.N.I., avec une bonne dose d’humour. Le chant fuse de partout et la vitesse de jeu s’adapte à cet état de fait.

« Dimmi Che E’ Inchiostro Simpatico » est un morceau que l’on croirait composé par un vrai dément. Mais qu’est-ce qu’un dément ? En quoi est-il différent de l’homme dit « normal » ? Ce n’est pas de cet album que surgira la réponse. La fin du morceau est faite de cris divers et de bruitages ad hoc. « Eppure Mi Cambio Le Mutande Tutti I Giorni » est un autre morceau déjanté mais cette fois, il y a un thème principal qui revient de façon insistante. On se croirait presque dans un contexte normal, comme si la démence avait fait une pause, même si le rythme saccadé et le caractère déstructuré du morceau ne manquent pas de surprendre, surtout à la fin. Remarquable !

« Cacca Malata » est un morceau fou qui débute par des bruits industriels sur un rythme répétitif plutôt calme, avec une voix qui ressemble parfois à un chat qui miaule. Le morceau subit un crescendo progressif qui le conduit vers un break. Le morceau se termine alors en hardcore échevelé et furieux très agréable au demeurant. Brillant ! Le très court « Guerriero Polacco » rappelle la musique noise tandis que « Ti Piace l’Upupa » constitue le clou du programme, spécial autant par sa qualité que par sa longueur. Ici, c’est de prog rock expérimental vraiment très spécial qu’il s’agit.

Pays: IT
Wallace Records / Mandaï Distribution wal95
Sortie: 2008/05/05

Laisser un commentaire

Music In Belgium