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HARDIN & YORK – The World’s Smallest Big Band

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Eddie Hardin et Pete York sont surtout connus pour avoir fait partie du Spencer Davis Group. Pete en est un des membres fondateurs en tant que batteur, Eddie rejoindra le groupe après le départ de Steve Winwood, parti former Traffic avec notamment Chris Wood. Eddie Hardin est également co-auteur avec Roger Glover du génial « Love is all » tiré du « Butterfly Ball ».

Il n’est pas étonnant qu’Esoteric Recordings, qui vient de publier l’album tant attendu de Chris (« Vulcan« ), nous sorte le même jour le second album de Hardin & York en tant que duo (après avoir quitté Spencer Davis) : « The World’s Smallest Big Band ». On reste dans la famille en quelque sorte.

Le CD proposé ici reprend les six plages de l’album original sorti en 1970, et pas moins de huit plages bonus : six sessions radio et deux titres enregistrés en public en Allemagne en 1970.

Pour le premier album du duo « Tomorrow Today », ils avaient fait appel à un collège de musiciens dont l’excellent Herbie Flowers à la basse (que l’on retrouvera au tuba sur « Excuse-me » du premier opus de Peter Gabriel et sur « Berlin » de Lou Reed), ce qui compliqua considérablement la tâche du duo sur scène (ils ne tournaient qu’à deux !).

Ce second disque est quasi exclusivement interprété en duo (d’où son nom), à l’exception d’un orchestre de chambre sur « Just a case of time ». Les performances publiques du groupe furent souvent suivies par un public enthousiaste. Arriver à donner un concert de jazz-rock qui tienne la route sans basse ni guitare, fallait tout de même le faire !

Duo donc, Eddie Hardin aux claviers et au chant et Pete York à la batterie et percussions. Une partie fut enregistrée sur une scène aux De Leane Lea Studios de Londres devant un public d’amis et d’invités (ce que Joe Jackson fera plus tard sur « Big World », mais en demandant au public de ne pas applaudir entre les chansons !). Il s’agit de deux medleys. Le premier intitulé « Rock’n’Roll Medley » et mélangeant « Jailhouse Rock », « Mean Woman Blues » et « Rip It Up ! ». Amusant d’entendre comment les deux gars se débrouillent seuls pour déménager sur des morceaux aussi rythmés ! Le second s’appelle « Northern Medley » et consiste en un mélange de « Lady Madonna » et « Norwergian Wood », joués façon jazz à l’orgue Hammond et à la batterie. Ce n’est pas que je n’aime pas les versions un peu iconoclastes, celle-ci est même amusante, mais ces deux titres des Beatles ne gagnent pas vraiment à être interprétés de la sorte (surtout « Norwegian Wood » !).

Les autres titres de l’album, essentiellement écrits par Eddie Hardin à l’exception de « The Pike » signée Hardin-York, méritent une petite description. A ce propos, les crédits ne figurent pas sur le CD (j’ai dû me renseigner !). « Just In Case Of Time » est un petit morceau agréable, beaux arrangements, les cordes s’associent bien à la chanson. « I Can’t Find My Way Home » est un rock classique qui tient bien le coup, même si ça sonne un peu vieillot. « Love, A Song For You » est le sommet de l’album pour moi, magnifique ballade finissant en jazz, du tout bon ! « The Pike » est une plage de clavier à la John Lord, pas tellement étonnant, vous comprendrez plus loin !

Pour ce qui est des bonus, à retenir : « Tomorrow Today », belle pop song rythmée à la Spencer Davis et « Can’t Keep A Good Man Down », une ballade dont la qualité n’atteint pas « Love, A Song For You », mais qui tient bien la route.

Ce qui marque surtout pour un profane comme moi, c’est la virtuosité des musiciens. Pete York est un véritable batteur de jazz (un domaine particulièrement ardu !) et Eddie Hardin un excellent claviériste avec une très belle voix, proche de celle de Steve Winwood. Pas étonnant que le Spencer Davis Group l’ait choisi pour remplacer ce dernier ! L’album n’est pas à ranger au rayon des indispensables, mais ne manque pas d’intérêt, historique surtout. Pour les fans du Spencer Davis Group, donc. Il possède aussi quelques plages qui, à elles seules, justifient l’achat du produit.

Pour la petite histoire, le duo tournera en 1971 en première partie de Deep Purple (le rapport avec John Lord), Eddie Hardin enregistrera son premier album solo avec Ian Paice, Dee Murray, du groupe d’Elton John à cette époque, et… Pete York. Ce dernier formera son propre groupe de percussion comme projet alternatif. En 1972, ils seront rejoints par le guitariste Ray Fenwick, pour former Hardin, York & Fenwick, ce qui aboutira à la reformation du Spencer Davis Group et l’enregistrement de l’album « Gluggo ».

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC2090
Sortie: 2008/10/27 (réédition, original 1969)

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