YAMASHTA, Stomu – Go Live from Paris
Enregistré en public le 12 juin 1976 à Paris, au Palais des Sports, « Go…Live From Paris » est le prolongement de l’album « Go ». C’est un album concept sur le thème de l’Espace qui démarre au début de la Création. On organise un combat où il y a évidemment un gagnant et un perdant. Quand le héros revient sur sa planète d’origine, il se bat de nouveau et gagne. Mais l’important de ce CD n’est pas nécessairement son thème, c’est surtout la composition du groupe.
En plus de Stomu Yamash’ta, Steve Winwood (Spencer Davis Group, Traffic, Blind Faith), Al Di Meola (Return To Forever), Michael Shrieve (Santana, Automatic Man) et Klaus Schulze (Tangerine Dream, Ash Ra Tempel), le groupe a fait appel à Jerome Rimson pour jouer de la basse, à Pat Thrall à la guitare, à Brother James aux congas et à Karen Friedman au chant.
C’est sous des applaudissements nourris que le groupe entame « Space Song », un court morceau d’introduction qui plante l’impressionnant décor. « Carnival » est une démonstration de percussions très réussie et « Wind Spin » est un long morceau qui voit la rythmique tenir tête à des claviers très en verve. Le reste est fait d’improvisations très brillantes qui satisfont le public. Steve Winwood apparaît au chant sur « Ghost Machine », un morceau funky jazz assez court qui permet aux intervenants de se montrer à leur avantage, surtout Al Di Meola dont le jeu est brillant.
« Surf Spin » est plus court encore et calme le jeu, avec la basse en éveil. « Time Is Here » est un autre morceau de bravoure de plus de 7 minutes qui permet à Karen Friedman de donner une excellente réplique à Steve Winwood, dont la voix exprime à merveille les émotions, au milieu des improvisations sophistiquées. « Winner Loser » est la seule composition de Winwood sur cet album et elle est de qualité tout en étant plus pop dans le bon sens du terme. On y entend surtout sa voix accompagnée par les claviers et les percussions. « Solitude », « Nature », avec la voix masculine qui se fait plaintive, et « Air Voice », très court mais très beau, sont des morceaux descriptifs qui ramènent le calme.
Steve Winwood chante parfois accompagné de Karen Friedman, sur « Crossing The Line », un autre très beau morceau qui comprend des choeurs féminins et surtout de brillantes improvisations, notamment à la guitare. Le très long « Man Of Leo » est l’autre plat de résistance de l’album. On y remarque surtout le jeu de guitare ultra rapide et les percussions qui introduisent le chant de Winwood, lui-même accompagné par des chœurs féminins. C’est une musique jazzy qui comporte des passages remarquables à la guitare mais sur la longueur, chacun a l’occasion de se mettre en valeur la basse et le piano surtout, en soutien des parties vocales parfois brillantes. « Stellar » est une petite transition qui introduit « Space Requiem », un morceau majestueux qui termine l’album dans le recueillement.
Cet album termine le passage en revue des rééditions de la firme Esoteric Recordings, qui a eu l’excellente idée de rendre justice à cet artiste souvent brillant et plein de bonnes intentions.
Pays: JP
Esoteric Recordings ELEC 2086
Sortie: 2008/10/27 (réédition, original 1976)