JERONIMO – Mélodies Démolies

C’est par une très belle photo de Françoise Sagan en couverture, dont l’auteur est le célèbre photographe français Jeanloup Sieff, qu’on découvre ce très bel album de Jeronimo. Il a choisi cette photo en raison de la personnalité de l’écrivaine française. Sans avoir l’air d’y toucher, par son insouciance et sa façon de vivre autant que par son talent, elle a apporté sa pierre à l’édifice de l’émancipation de la femme et a créé avec sa bande Saint-Tropez, le lieu à la mode que l’on a connu. L’album succède à « Un monde sans moi » (2002) et à « 12 h 33 » (2005).

Cette fois, c’est en Italie, à Vérone, que Jérôme Mardaga s’est rendu pour élargir ses sources d’inspiration et pour travailler dans un studio qui rappelle Abbey Road, avec un équipement et des appareils anciens très rares. Il a composé, écrit sur place et produit tous les titres de cet album qui représente une étape supplémentaire dans son parcours très personnel. Il est accompagné cette fois par Thomas Jungblut à la batterie et aux percussions et par Calogero Marotta à la basse, aux claviers et à la guitare 12 cordes. Il a aussi invité trois autres musiciens pour des interventions ponctuelles.

Parmi les meilleurs titres, il faut citer en premier « Irons-nous voir Ostende ? », un morceau sombre, doux amer et très poétique avec des arrangements somptueux où tous les espoirs semblent permis, et « Le nord le sud et le grand mur », qui traite de la séparation d’un pays de cocagne pour de sombres raisons politiques, en prise sur les événements récents mais aussi « L’argent c’est bien », qui dit plus en une chanson sur l’injustice sociale que tous les discours du monde. On peut citer aussi le très rock « Rendez-vous dans ma loge », avec une ligne de basse oppressante, et « Malgré nos mauvaises manières », qui soulève les problèmes existentiels et se termine sur une note d’espoir. Mais cet album n’a pas de vrai point faible.

Cet album fait preuve d’une belle constance dans la qualité en nous offrant des chansons douces amères qui reflètent, comme à son habitude, désillusions et espoirs déçus. Un must.

Les titres :

1. « Heidi »
2. « L’argent c’est bien »
3. « Le nord le sud et le grand mur »
4. « Maman si tu savais… »
5. « La lumière au bout du tunnel est un train »
6. « Bel ange »
7. « Rendez-vous dans ma loge »
8. « Irons-nous voir Ostende ? »
9. « Malgré nos mauvaises manières »
10. « Tout sera comme avant »
11. « Triangle équilatéral »
12. « Fille infinie »

Pays: BE
Anorak Supersport / Bang! 876.0041.029
Sortie: 2008/09/26