SIOUX, Mariee – Faces in Rocks

Parler de Mariee Sioux c’est inévitablement évoquer son amie d’enfance Alela Diane. Elles ont bien sûr beaucoup de points en commun : originaires de Nevada City en Californie du Nord, elles signent toutes les deux sur le label de Grassroot records. On les a vues ensemble sur la scène de l’Ancienne Belgique au printemps dernier. Au début, Alela et consorts, c’était sympa. Mais un an après, il y a comme un malaise quand on voit les rééditions de « The Pirate’s Gospel » en édition limitée. Pourquoi ces salles de concerts remplies à craquer pour voir deux donzelles pousser la chansonnette ? Effet de mode, sans nul doute. On ne nous referait pas le coup du Buena Vista Social Club et de ces nonagénaires talentueux que l’on avait dégoté non seulement pour leur vertus mais parce que l’on avait flairé la bonne opération commerciale ? Où est l’esprit rock là dedans ?

Mais revenons à l’objet de cette chronique. « Faces in rocks » est le premier album de Mariee Sioux, qui n’est pas sioux du tout d’ailleurs, et dont le papa, musicien de bluegrass, est d’origine hongroise et polonaise. Chacune de ses chansons commence par quelques notes de flûte indienne. Lisons le dossier de presse : « ce premier album (…) tisse un voile poétique autour d’interprétations ancestrales et ésotériques de la cosmogonie amérindienne qui l’ont bercé et intrigué depuis l’enfance ». Rien que ça ? C’est vrai, il y a cette voix en apesanteur, moins terrestre que celle d’Alela, mais tout aussi capable de vous élever bien au delà de tous les soucis de la vie quotidienne. Mais elle ne parvient pas à jouer sur des registres d’émotions différentes, en passant du bonheur à la tristesse comme le fait si bien sa consoeur. Chez Mariee, tout à l’air de baigner dans une atmosphère irréelle. Si le charme peut opérer sur certains, pour d’autres il en ressortira une certaine lassitude notamment sur certains titres qui excèdent les neuf minutes et qui se ressemblent trop.

Pays: US
Grassroot records/Bang 897620001049
Sortie: 2007/10/09