MAGENTA – Metamorphosis
En cette année 2008, deux ans après « Home« , Magenta revient avec un nouvel album studio nommé « Metamorphosis ». Mais Magenta est-il toujours Magenta ? Car c’est un peu cela la question avec ce nouvel opus présenté dans le livret comme Magenta, Rob Reed & Christina Booth. Magenta est-il maintenant l’oeuvre de deux seules personnes ? Bien sûr déjà auparavant Rob Reed en était le leader incontesté, son frère Steve s’occupant des paroles. C’est toujours le cas. Mais le groupe semble de moins en moins un groupe. Seules les photos de Rob et Christina sont reprises dans le livret. Toujours d’après le livret, seul le guitariste Chris Fry semble être le troisième larron (mais sans photo…), les autres n’étant que des guests. Parmi ces derniers, Troy Donockley, membre de Iona, qui était déjà présent sur « Home ».
A part cette question existentielle, peut-être pas vraiment nécessaire, Magenta est tout de même là avec ce nouvel album. Alors parlons-en. Quatre titres seulement, c’est donc un retour aux longues pièces progressives du premier opus. Enfin pour deux d’entre-elles qui dépassent les 20 minutes, les deux autres étant nettement plus courtes. Et puis si on écoute bien les morceaux, on est bien loin de ce premier opus. Il y a une plus grande maturité indéniable et une conception plus moderne dans l’ensemble. Les tons naviguent du côté des Flower Kings tout en gardant une touche, mais modernisée, de Genesis et de Yes. Les guitares prennent des tournures parfois très floydiennes tout en étant aussi par moments bien agressives.
Pourtant dans l’ensemble il manque le petit truc qui lie la sauce, qui fait tout décoller pour ne plus nous quitter. Sans doute faut-il chercher cela dans un manque de cohésion des musiciens, ou peut-être une trop grande main-mise de Rob Reed sur l’ensemble. Il devrait sans doute penser à lâcher du lest.
La perle de l’opus me semble être le morceau titulaire. C’est à la fois le plus dynamique, avec de nombreux changements de tableaux, et le plus captivant. Nous nous sentons entraînés dans une ambiance très Flower Kings avec une basse qui gronde de bonheur, un synthé qui virevolte ou illumine et bien sûr la voix cristalline de Christina. Enfin notons aussi une ligne synthé à la Vangelis sur le début de « Blind Faith » alors que la basse se prend pour Chris Squire.
Côté artwork, ils ont fait fort. La pochette est une très belle réalisation, peut-être une des meilleures de l’année. Le livret est également très bien conçu, avec les paroles… et les photos de Rob et Christina assez interrogatifs, un peu comme s’ils se demandaient ce qu’ils devaient faire. Magenta semble bien à un tournant qu’ils devront négocier au mieux pour la suite de leur carrière.
Cet album plaira aux fans de Magenta mais aussi à ceux de Renaissance et Kayak. Pourtant on est loin de la qualité d’un « Seven« qui nous avait enflammé avec sa créativité. Tout en semblant plus sûr de lui et plus mature, Magenta fait moins bien, mieux que « Revolutions » trop ancré dans les seventies, mais moins bien que « Seven » et « Home ». Nous restons donc sur notre faim.
Pays: GB
Tigermoth Records CDTMR006
Sortie: 2008/04/21