JET – Get Born
Ce groupe australien composé de Chris Cester, batterie, Nic Cester, guitare, Cameron Muncey, guitare et voix, et Mark Wilson, basse, est bien dans la lignée des grands groupes anglais des sixties, où il puise son inspiration. Son énergie les fait ressembler aux Rolling Stones des débuts, quand ils chantaient le rhythm and blues des pionniers, qu’ils ont contribué à faire connaître.
L’un ou l’autre titre comme « Look What You’ve Done », avec Mark Wilson au piano, fait penser aux Beatles et « Are You Gonna Be My Girl » est presque un clone de « My Generation » du Who. Jet garde cependant une personnalité hors du commun et c’est la meilleure chose qui soit arrivée au rock depuis très longtemps : un bain de jouvence et un retour aux sources rafraîchissants. Le tout est produit par Dave Sardy (The Dandy Warhols, Marylin Manson, Slayer).
« Last Chance » est la courte introduction idéale pour ce CD. Une énergie, sans faille, un rythme à la Flaming Groovies, un groupe soudé à l’extrême, une envie commune de renouer avec les racines du rock ‘n’ roll. « Are You Gonna Be My Girl » ressemble comme deux gouttes d’eau à « My Generation » du Who, mais avec une touche très personnelle que Pete Townshend et Roger Daltrey, les deux survivants, feraient bien d’imiter s’ils veulent rester crédibles. Le fantôme d’Iggy Pop plane non loin de là aussi. Est-ce lui que l’on applaudit à la fin ?
« Rollover D.J. » est un rock authentique qui ferait pâlir d’envie les rock groups des sixties en les renvoyant aux balbutiements de leurs débuts. On peut toujours rétorquer que les moyens techniques dont on dispose maintenant sont sans commune mesure avec ce qui s’est fait en 1964 mais on n’enlèvera pas aux membres de Jet le mérite d’avoir parfaitement compris l’essence même du rock de leurs aînés. Ce titre est boosté par la présence de Billy Preston au piano.
« Look What You’ve Done » est une ballade bien dans la tradition des « Fab Four » de Liverpool.. « Get What You Need » se déroule sur un rythme répétitif et très musclé qui rappelle The White Stripes.
Accueillant Andre Warhurst à la slide, « Move On » est une ballade qui donne un peu de calme et de relief, par son alternance avec des plages vitaminées que ne renieraient pas les Stones. « Radio Song » est dans la même lignée. Il confirme bien la diversité d’inspiration de Jet et son potentiel à changer de registre. Le calme avant la tempête, en somme.
Car ce qui suit dépasse l’entendement : « Get Me Outta Here » est un pur rock qui déménage comme aux plus beaux jours : à leurs débuts, les Stones n’étaient pas capables de faire mieux. « Cold Hard Bitch » est un titre imparable, dans la plus pure tradition du rock des sixties. Quelle puissance, quelle énergie, quelle quintessence de ce qu’est le rock ! « Won’t Get Fooled Again » n’est pas très loin. A la batterie, on croirait que Keith Moon a repris du service ! Quel pied !
« Come Around Again », avec Billy Preston aux claviers, est une ballade digne des meilleures du genre et prouve la versatilité du groupe et sa capacité à étoffer son répertoire. En totale rupture avec les deux titres précédents, il calme le jeu par un tempo lent qui contraste parfaitement avec ce qui vient de se passer. Les frères Cester ont aussi le droit de souffler, non ?
« Take It Or Leave It » renoue avec la violence et la puissance et montre à quel point la production est impeccable et constitue un atout. Encore une fois, quelle pêche d’enfer ! « Lazy Gun » se décline sur un mid tempo bon teint qui rappelle Sweet dans ses rares morceaux calmes. Le producteur Dave Sardy y joue de la slide. Enfin, « Timothy », sur un rythme très lent et un mode intimiste, met un terme à cet album plein de promesses.
Ce CD mérite d’être acheté. Pour celles et ceux qui franchissent le pas, c’est même un très bon choix. Jet devra confirmer mais on tient là potentiellement un futur grand du rock.
Pays: AU
Elektra 7559- 62892-2
Sortie: 2003/10/07
« are you gonna be my girl » ressemble à « my generation » ??? G une ressemblance encore beaucoup plus flagrante : « Lust for life » d’Iggy Pop », mais là C carrément du plagiat 🙂