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VERVE (The) – Forth

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« A Storm In Heaven » (1993), « A Northern Soul » (1995) et surtout « Urban Hymns » (1997) ont réussi à faire connaître un groupe qui, né à Wigan dans le nord de l’Angleterre, n’a jamais eu un soutien populaire important. Il était pourtant encensé par la critique. Richard Ashcroft a connu la même mésaventure en solo. Qu’est-ce qui peut pousser des musiciens qui se sont quittés depuis près de 10 ans pour des problèmes d’ego à se remettre ensemble ? Le besoin d’argent, bien sûr. Ceci dit, cela peut déboucher sur une réussite. C’est le cas avec « Forth ».

Le groupe s’est reformé en 2007 et comme, au-delà des espérances les plus folles, les tournées ont été couronnées de succès, le groupe s’est réuni pour faire un album. Celui-ci comporte un mélange de morceaux accrocheurs et de morceaux plus élaborés mais la qualité des compositions est toujours bien présente. « Sit and Wonder », de facture très actuelle, « Love Is Noise », qui a peu d’illusions sur l’amour, et « Rather Be », qui se penche sur la vie non exempte de souffrance d’un artiste, sont les titres les plus porteurs de la première catégorie et sont devenus des hymnes. Les autres sont plus proches des sources du groupe et font partie du pop rock alternatif à base de noise pop et de neo-psychedelia. Ils ont la particularité d’être longs, torturés et druggy et de faire appel à des drones hypnotiques sous l’impulsion du très bon jeu de guitare de Nick McCabe. Dans l’ensemble, c’est un très bon album.

Parmi les meilleurs titres, il faut mentionner « Judas », une longue incantation introspective, plaintive mais teintée d’espoir, « Numbness », une réflexion tourmentée sur le fonctionnement de son propre cerveau, « Noise Epic », le sommet de l’album, un très long parcours hypnotique rythmé et un voyage introspectif druggy qui frise le désespoir, « Valium Skies », plus court mais qui n’est pas loin de ressasser le même thème, « Columbo », un autre morceau hypnotique trippy qui mêle insomnie et réflexion nocturne, et « Appalachian Springs », une autre longue réflexion sur la solitude, cette fois.

On a l’impression que le groupe a repris là où il avait terminé lors de la séparation il y a presque dix ans. On est bien obligé de constater la cohésion retrouvée et la qualité des compositions introspectives, pour ne pas dire narcissiques, à caractère psychédélique. Mais pourquoi toujours vouloir recréer le passé ? Ne vaudrait-il pas mieux trouver des solutions aux vrais problèmes de notre époque au lieu de se tourmenter sur sa propre nature ? C’est le seul bémol de cet album.

Pays: GB
Parlophone / Virgin Records 509992 35584 27
Sortie: 2008/08/25

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