FORGAS – Cocktail

Patrick Forgas est un batteur qui aime Robert Wyatt et Soft Machine. C’est dans les années 70 qu’il fonde Forgas dont le premier album « Cocktail » sort en 1977. Il est aujourd’hui réédité par le label Musea Records.

Sur cette réédition, en plus des dix morceaux de l’album original, nous avons droit à treize titres qui sont en fait des démos enregistrées avant la sortie de l’album. Si le côté musical de l’ensemble est intéressant avec cette influence du jazz-rock de Canterbury, de Soft Machine et consorts, le problème vient du chant. C’est Patrick Forgas qui s’y colle mais il n’est visiblement pas du tout à la hauteur. Il aurait été intéressant de rééditer cet album sans la piste vocale, mais avec elle l’écoute est un défi permanent car l’envie nous taraude de recycler au plus vite la rondelle en frisbee. C’est malheureux à dire car le jazz-rock ici présent pourrait en séduire plus d’un même si on sent que cela date tant par les compositions que par le son étouffé de l’ensemble. Mais le chant, il faut se le farcir. A son écoute, j’ai cru que j’étais devenu chanteur ce qui n’est pas peu dire. La frousse de ma vie !

Autre point noir de cet opus, beaucoup de titres sont courts, comme inachevés. Cela pourrait sans doute convenir dans un concept ce qui n’est pas le cas ici. Sur les dix titres de l’album original, neuf s’écoulent en moins de vingt minutes avant un dernier de dix-huit minutes gâché par des vocaux en-dessous de tout. La plupart n’atteignent donc même pas les 2 minutes. Cela manque de consistance. Les idées sont là, mais mal exploitées.

Avouez que cela fait beaucoup de points négatifs pour cette réédition tout à fait dispensable même si l’on sent que les musiciens qui y participent ont du talent. Nul doute qu’il vaut mieux passer son chemin pour se pencher vers d’autres cieux plus cléments.

Pays: FR
Musea Records FGBG 4758
Sortie: 2008/06 (réédition, original 1977)