CD/DVDChroniques

SPACE JAHOURT – Rien ne sert de courir

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Que pouvait-on attendre d’un groupe qui s’appelle Space Jahourt ? Il faut dire qu’avec un nom pareil il y avait de quoi craindre… En fin de compte, ils portent bien leur nom puisqu’on assiste à une déferlante couvrant bien des styles musicaux et cela baigné dans une folie ambiante sans concession. Leur humour n’a pas son pareil. Ainsi dans le livret on s’aperçoit qu’ils jouent de la casserole, de la cloche, du fouet, de la noix de coco, du ressort, de la scie et autres joyeusetés.

Déjà « Lutin » annonce la couleur. Des effets électro baignent certains moments mais c’est surtout les cuivres qui impriment la démence. En fait on pense immédiatement à Dionysos comme référence tant par la folie ambiante que par le côté déjanté de la musique qui nous emmène parfois sur des terrains forains. Et puis ce chanteur complètement fou titille nos pavillons. Son expressivité est incroyable. Il faut aussi écouter les paroles, elles aussi baignées d’une fameuse dose de folie touchent parfois à des sujets d’actualité.

Quand je disais qu’ils naviguaient un peu dans tous les genres, c’est qu’au-delà du rock, on sent le folk mais aussi le ska et plus étonnant encore le jazz. Le très binaire « Jack au Far West » part sur la piste de la Nano Negra. « 21g » s’aventure sur des terres représentant un mélange entre l’Inde et le Maghreb. « Le sang » comprend des moments jazzy bien agréables. Ils auraient écouté le Van der Graaf Generator que ce ne serait pas étonnant, mais pourtant loin de moi l’idée de les comparer à eux tant ils ont leur personnalité propre. On retrouve encore de ces moments dans « Les enfants de Salem ». C’est qu’on toucherait même au rock progressif de temps en temps…

Bon parfois la musique prend des airs de bal musette avec son accordéon et ses tons d’entre-deux guerres, mais la folie restant toujours bien présente cela se passe à merveille. Partie de plaisir aussi avec « Tchunga », satire de Tarzan. Cela paraît étrange, au début on a envie de rigoler, mais plus cela avance plus on se sent imprégné quitte même à s’identifier au héros. C’est vrai quoi, Jane attachée nue au totem attendant son Tarzan… comment résister ? Ben oui, faut suivre les paroles sans quoi on est déconnecté.

Bref, cet opus de Space Jahourt est assez dépaysant. On s’éloigne du rock traditionnel, mais il en reste. On nage en fait plus dans du folk-rock baigné tantôt de ska, tantôt de tons asiatiques ou africains, tantôt d’effets électro bizarroïdes, tantôt des tons jazzy étonnants. Ils appellent cela de la chanson française Post Apocalyptique Joyeuse… Avec Space Jahourt, et pour autant qu’on ne s’arrête pas à la première écoute, c’est une heure de plaisir fou assurée.

Pays: FR
Courrez Prod SJ0001/1
Sortie: 2008

Laisser un commentaire

Music In Belgium