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GENERAL MINDY – Delusions of Grandeur

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General Mindy est un groupe de rock alternatif issu de la « rock scene » anversoise. Manifestement, il n’est pas seulement influencé par le rock mais aussi dans une certaine mesure par le jazz et il nous présente ici un album bien conçu et bien joué, loin des clichés traditionnels. Ce n’est pas une musique facile et sur le plan technique, les musiciens ont sans doute encore des progrès à faire mais leur philosophie semble les éloigner des feux de l’actualité et ils semblent préférer l’ombre à la lumière, le feutré au spectaculaire. A partir du troisième titre, « Prozac Candy », on reconnaît une autre influence, plus rock, celle de The Good, The Bad and the Queen, un autre groupe qui recherche autre chose que le succès facile pour privilégier une musique travaillée qui ne soit pas « mainstream », mais c’est surtout du côté de la voix que c’est flagrant. Il y a une ressemblance certaine avec la voix de Damon Albarn, sur ce morceau en tout cas. Parmi les influences avouées mais qui restent très, très discrètes, on relève Pavement, dEUS, The Fall, Captain Beefheart, Tom Waits, Einstürzende Neubauten, Gang of Four, Fugazi, Blonde Redhead, Yo La Tengo, Daniel Johnston, John Cale, Death from Above 1979 et Deerhoof, qui eux non plus n’ont jamais cherché ni atteint la gloire et ont misé sur le long terme. Il n’y a là que du beau monde. Tous ces artistes ont surtout créé une musique dont ils n’ont pas à rougir et de ce côté, ils ont réussi. C’est la voie discrète guidée par la raison que semble emprunter General Mindy.

Cet opus ironique, « Delusions of Grandeur », qui signifie « La folie des grandeurs », est un album qui respire la sagesse et le bon goût. Heureusement, la notoriété n’est pas le souci principal du sympathique leader barbu, Johan Verckist, le chanteur, guitariste et principal compositeur du groupe. Il est accompagné par le guitariste allemand Philipp Weies, Hans De Prins, qui joue des synthés, Luk Michiels, le bassiste, et Steven Cassiers, le batteur. C’est un groupe de copains qui reste très soudé tout au long de ce premier album. Parmi les titres les plus en vue, on relève « Frequently Obscene » un morceau enlevé mais sans excès qui met en valeur l’ensemble des musiciens, dont aucun ne tire la couverture à lui. On peut apprécier la qualité du chant sur « Prozac Candy », déjà cité. « Features » est un très beau morceau qui n’est pas racoleur pour un sou et « Bad Rumours » a un caractère expérimental plus affirmé. « It Don’t Matter (To Me) » semble être le dernier titre mais après un blanc, il est suivi par un morceau caché beaucoup plus rock qui évoque Queens of the Stone Age et ne ressemble pas du tout au reste, même si d’autres morceaux peuvent être qualifiés de très rock aussi.

Bref, c’est un premier CD varié et plus que prometteur pour un groupe peu connu, malgré les prix remportés dans la partie flamande du pays. S’il continue dans la voie qu’il s’est tracée, il faudra bientôt compter avec lui, en tout cas sur le plan belge.

Pays: BE
Bergerac Records / Munich Records MRCD 294
Sortie: 2008/02/22

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